Dans presque toutes les familles du monde, la naissance d'un héritier est quelque chose qui se fête. Les grands parents débouchent les bouteilles d'alcools achetées juste pour l'occasion, les amis offrent des cadeaux inutiles aux jeunes parents et tout le monde est content. Dans la famille Peterson, cet événement ne fût pas fêté. Il est vrai que ce n'était pas des gens particulièrement aisée, le couple peinait à ne pas s'enfoncer dans une énorme dette. Et voir les dépenses d'un foyer multiplié n'était pas au programme de Mary Peterson. En fait, c'était presque une horreur pour elle. La magnifique blonde s'était marié avec Paul parce qu'ils étaient saouls et qu'à Miami, ce genre d'engagement est vite arrivé. Surtout qu'elle ne l'aimait pas particulièrement, il était gros, pas très intelligent et incroyablement vulgaire. Mais il avait de quoi la sortir de l'enfer de la prostitution. C'est d'ailleurs ce qu'il a fait, par amour pour la jeune femme, Paul à défier les patrons de ce genre de business. Et seul dieu sait de quoi ce genre de type est capable. Seul dieu et lui, dorénavant. La suite ? Généralement, je m'arrête la. La suite n'est pas pour les enfants, ni pour les gens trop sensible. La continuation de l'histoire son histoire est une accumulation de désastres habilement maîtrisés et dissimulés. Nous commencerons par un simple pseudonyme. Karlo. L'homme qui murmurait à l'oreille des jeunes filles. L'homme qui avait fait sombrer la si jolie Mary, la poule aux œufs d'or. L'homme qui l'avait fait chanter. La jeune femme était enceinte. Elle ne le voulait pas. La jeune femme possédait un mari. Mais elle ne l'aimait pas. Lorsqu'on lui demanda de choisir entre son mari et l'enfant contre une somme d'argent imposante, elle boucla ses valises. Elle demanda une dernière faveur, attendre la fin de la grossesse pour laisser la progéniture à Paul. Malgré son manque d'argent, il voulait cet enfant, et Mary ne voulait pas le priver de ça.
Le jour de la grossesse fut la fin d'une histoire, mais le début d'une autre.


Jagger Nolan Peterson. Touffe blonde, yeux pétillants, bouille d'ange, teint pâle. Taille moyenne et poids moyen. Un bébé parfait, un avenir tracé.

Lorsque Paul Peterson, le berceau à la main, compris qu'elle ne reviendrait pas, ce fut le drame. Ce n'était déjà pas un grand philosophe, il n'était déjà pas doté d'une grande classe et pourtant, il a réussi à aggraver son cas. Il était laid, ravagé par les catastrophes que l'amour peut infliger. Torturé par l'abandon. Il n'avait plus que Mary. Mais cette dernière était partie. Il y a un phénomène humain assez répandu. Lorsque l'on est amoureux, nous voyons toujours les petits gestes d'affections de la personne que l'on aime décuplés. Une simple bise peut devenir un baiser dans la tête de l'amoureux. Nous aimons tellement la personne, qu'imaginer une trahison est presque impossible. Si elle était partie, c'était à cause de lui. De cette chose qui pleurait la nuit, qui l’empêchait de dormir, qui l’interdisait de sortir. Alors c'est ça qu'elle lui avait laissé ? Un abominable mioche passant son temps à lui rendre l'existence impossible ? Lui rappelant sans cesse la lâcheté de celle qu'il a toujours aimé. Il s'est longtemps demandé comment vivre avec le spectre d'un amour raté, déchu. Le solution qui s’offrit à lui fut l'alcool.
Paul voulait prendre le large et mit les voiles vers une petite bourgade de l'Angleterre. Pour revenir au source. Les états unis n'étaient pas fait pour lui. Originaire de la ville, il retrouva là-bas ses repères et économisa pour entretenir une petite boutique de disque dans le centre ville. Il sortait la tête la tête de l'eau et considérait un peu plus son fils, c'est donc vers l'âge de 7 ans que Paul commençait à s’intéresser à sa progéniture. Le petit duo commençait à travailler ensemble, avec comme seul point commun le magasin. Car c'était le seul lien qui leur restait, ils n'apprirent jamais vraiment à se connaître, mais ils étaient au moins capable de vivre ensemble.
Très tôt, Jagger stoppa ses études pour travailler à plein temps à la boutique avec son père. Il aimait bien ça, car il avait l'impression qu'il pouvait servir à quelque chose. Puisque finalement, il avait toujours eu l'impression d'être de trop. D'être celui dont on ne désirait pas la présence. En manque d'amour, il ne laissait rien transpercer son cœur. Il préférait rester de marbre contre tous les regards aguicheurs qu'on pouvait lui lancer. Il s'autorisait quelques ladies, il aimait jouer avec les plus faibles d'elle. Il les charmait, les faisait aller contre leur règle. Il se plaisait dans le rôle du grand méchant charmeur retourner d'idéaux.
Son père, certainement à cause des nombreux abus d'alcool dont il était le fautif, sombra dans la maladie. A ce moment précis, Paul fit jurer à son fils de reprendre la boutique, car finalement, il était leur seul qui lui restait.

Il y a quelques mois, le moment fatidique frappa le cœur déjà sombre de Jagger. Terrassé par la mort de son père, il ne sort presque plus et se noie dans un mutisme profond. Après une fermeture de quelques semaines, il entreprit de rouvrir la boutique. Car après tout, il avait fait une promesse. Et Jagger, malgré le fait qu'il ne soit pas très fréquentable, est un homme de parole. Sa seule bataille, il se l'est juré, sera de garder le magasin le plus longtemps possible.