Vendredi soir, départ pour chez mes grands-parents, il ne me tardait qu’une chose être à la maison et ne rien faire. Les dortoirs c’était cool, il n’y avait pas de souci de ce point-là, mais c’était quand même mieux la maison, je ne pouvais vraiment pas contredire cette idée-là. Le sac fait, je parti alors à la voiture qui m’attendait, un chauffeur m’ouvrant alors la portière. Une fois montée dans la voiture, je m’attachais avant de pencher ma tête en arrière pour fermer les yeux et profiter pleinement du silence. Dieu que je n’en pouvais plus. La semaine avait été longue, autant dire que c’était affreux. Je pouvais sentir la voiture rouler, le chauffeur ne me parlait pas, il devait avoir l’habitude, tous les vendredi soir, je revenais à la maison, totalement vidée et exténuée, parfois je ne me mangeais même pas tellement j'étais morte. Pourtant j’avais comme un pressentiment, ce soir, je ne pourrais pas faire ce que je voudrais. Peut-être une intuition ? Et mon intuition fut bonne quand une fois chez mes grands-parents, j’appris que je devais aller à une soirée à leur place. Bien trop fatigué pour y aller, je devais y participer afin, de les représenter tout simplement. Une sorte de gala de charité, ou un truc du genre. Bref, le truc qui me gonflait, et dont je n’avais pas envie de faire. Mais comment pouvais-je dire non ? Prenant une bonne douche, puis mettant la robe noire bustier qu’ils m’avaient achetée, je l’enfilais avec mes bottines noires qui étaient terriblement bien assortie à la robe. Par la suite, le Majordome de la maison, vint me coiffer, il était bien plus doué que moi… C’était peut-être une honte, mais je m’en foutais. Pour le coup, il me maquilla comme s’il avait fait cela toute sa vie. C’était un peu perturbant, mais je le laissais faire, c’était toujours mieux que si je le faisais alors… une fois totalement prête, le chauffeur m’amena alors sur le lieu de rendez-vous. J’ordonnais au Majordome de ne pas me suivre, je voulais être seule, puis je les appellerais une fois que je voudrais rentrer, je n’étais plus une enfant après tout. Donnant mon invitation à l’entrée, j’entrais sans souci, avant de regarder le beau monde… que je ne connaissais pas. Je me sentais de trop, un peu la souillon du bal. Cendrillon… Un prince viendrait-il me sauver ? J’en doutais fortement… Faisant le tour, comme si j’attendais, ou cherchais quelqu’un histoire que l’on ne me regarde pas bizarrement, je filais au buffet pour prendre un ou deux truc à manger. Manger délicatement, avec une assiette et une fourchette. Bon dieu à la main c’était mieux ! Soupirant faiblement, je surpris deux femmes me regarder, et se parler, surement à se demander qui j’étais et d’où je venais. Leur faisant un bref sourire, j’attrapais une coupe de champagne avant de partir de là. Une fois la coupe finit, je la posais sur un plateau avant d’en prendre une autre. Boire, me faisait passer le temps. Une, deux, trois, quatre, je cessais de les compter avant de parler avec un homme qui vint m’accoster pour se présenter. Me présentant à mon tour, je le laissais me parler de mon grand-père et de mon père qu’il avait, jadis, connu bien avant que celui ne se mari. Ami d’enfance. Ok, je m’en fichais royalement. Je n’aimais pas parler des morts. Encore moins avec un inconnu. Regardant autour de nous tout en parlant, mon regard se fixa sur cet homme qui avait l’air de se faire autant chier que moi. Il avait l’air un peu ailleurs, un peu fou ? Ou le faisait-il exprès ? Il parlait plutôt fort, mais il avait l’air de s’amuser. Enfin quelqu’un de normal ici ! Enfin quelqu’un pas coincé du cul quoi. Les regards se tournant de plus en plus sur lui, la conversation se stoppa quand il fit signe à deux majordomes de faire sortir le dit homme. Attrapant deux coupes de champagnes au passage, je courais rapidement comme je pus vers le dit homme en bloquant les deux costauds. « Hop là… Pardonnez-le… Il est avec moi… Il ne recommencera pas… » soufflai-je en leur faisant un sourire ravageur avant de leur lancer un regard coquin l’air de rien. Filant comme si de rien était, je me tournais vers l’inconnu en lui tendant une coupe de champagne. « Enfin quelqu’un de normal dans cette foutu soirée… J’espère que vous aimez le champagne ? J’ai pris ce qui venait… Le banquet est remplit de peste qui critique tout ce qui passe… » ajoutai-je en levant les yeux au ciel.

« Tu es vraiment bien mignonne ! » Surprise qu’il m’annonce cela de la sorte, je me sentis rougir alors qu’il me donnait une petite pichenette sur le nez. Riant doucement, je me mordis alors les lèvres. « Vous avez trop bu, je crois… pour dire cela ! » Lâchai-je avant de secouer la tête plutôt mal à l’aise, alors qu’une dame s’approchait déjà de nous. Qu’est ce qu’elle nous voulait. « Monsieur... Je ne crois pas que nous avons été présentés. Quel est votre nom ? » Pourquoi les vieux avaient-ils besoin de tout avoir ? De vouloir tout connaitre et j’en passe ? C’était ça d’être vieux ? Avoir cette soif de puissance et s’imposer au monde, comme si nous étions le roi ? J’avais envie de lui dire de partir, mais j’étais bien trop polie pour faire ce genre de choses. Alors qu’il prenait la coupe de champagne pour se la siffler et la rendre comme si de rien était, je regardais pour ma part la tête assez comique de la vieille dame. « Mmmh... Non c'est vrai. En général je me souviens bien des vieilles rombières... » Outch ! Gênée pour la dame, je baissais ma tête dans ma coupe de champagne que je bus l’air de rien, avant de donner un faible coup de coude au garçon à mes côtés genre, tu y vas un peu trop fort, alors qu’il riait comme une hyène. « Chassez-moi cet homme d'ici ! Vous n'êtes pas le bienvenu monsieur ! » Je ne comprenais pas pourquoi elle agissait ainsi, elle était tout de même culoté, pour une vieille femme. Sale riche ! Voilà ce que j’avais envie de dire. Le regardant faire une révérence un peu bizarre et peu moderne, je me mis à pouffer sans plus pouvoir me retenir. J’allais me faire tuer par mes grands-parents quand ils allaient apprendre que j’étais avec un type complètement louche. « Mais ne croyez pas vous en tirer comme ça ! Je ne partirais pas les mains vides ! » Sans rien comprendre de ce qu’il se passait, je sentis alors mes jambes quitter terre, alors que je poussais un cri de surprise assez impressionnant qui résonnait dans toutes la pièces. Le bruit des coupes de champagne explosant au sol se fit lui aussi entendre. Me portant tel une princesse, m’enlevant aux yeux de tous, je ne pu rien faire. Me tenant à lui, sans même prendre le temps de réfléchir à abandonner ses bras, je pouvais entendre les cris des gens effaraient de voir qu’il osait kidnapper quelqu’un juste devant leur yeux. Pour ma part, j’avais plus envie de rire qu’autre chose. Une fois dehors, il se mit à courir encore plus vite, pourtant nous n’étions pas suivis, ou alors il les avait totalement semé. Je ne savais pas trop, je n’avais vraiment pas fait attention à cela. Me posant au sol une fois calmé, il ne perdit pas de temps pour me faire tourner. Surprise, je me mis à rire avant de fermer les yeux, n’aimant pas trop regarder le paysage défiler autour de moi. « J'ai toujours rêvé de voler un si beau bijou ! » Riant doucement je le lâchais doucement pour reprendre mes esprits. Le fait qu’il m’ait fait tourner quelques instants m’avait un peu donné le tournis, je devais me l’avouer. J’étais un peu sensible sur ce genre de pratique d’ailleurs. Respirant l’air frais qui entrait dans mes poumons, je lui lançais un regard amusé avant de me mettre à rire à nouveau. Il m’avait aussi sauvé ! Je m’ennuyais tellement dans ce genre de soirée, au moins il avait fait d’une pierre deux coups, comme l’on disait si bien. Me faisant un peu d’air avec ma main, malgré le frais de la soirée, j’avais terriblement chaud, surement l’excitation qu’il m’avait provoquée en me kidnappant et me faisant tourner. J’espérais simplement qu’on ne me chercherait pas toute la nuit. J’avais confiance en lui, s’il avait été invité, ou s’il avait réussi à rentrer c’est qu’il était connu … enfin, je ne me faisais strictement aucun souci de ce point-là de toute façon. « Vous êtes flatteur ! En tout cas vous m’avez sauvé d’une soirée bien trop ennuyante à mon gout… » lâchai-je en souriant de plus belle avant de sentir ma tête me tourner un peu. L’alcool commençait à faire effet, du moins c’était ce que j’en concluais. J’avais bu combien de coupe de champagne ? L’excitation avait surement rendu l’effet bien plus rapide. L’adrénaline devait y être aussi pour quelque chose. « Je me présente, Nemu-Tia MacNaghten, et vous ? » demandai-je doucement. J’espérais, que pour une fois, on ne me demanderait pas si j’étais la MacNaghten, de la famille qui tenait cette entreprise de poupée en porcelaine. Elles étaient réputées d’ailleurs en Angleterre, mais si laide à mon gout. Dire que j’avais accepté de reprendre l’entreprise une fois diplômée… Regardant autour de nous, je ne savais pas quoi faire maintenant, a vrai dire, même s’il m’avait enlevé, que devais-je faire ? Je ne connaissais pas grand-chose dans les alentours moi…

« Allé Nemu-Tia MacNaghten, montres moi à quel point tu n'es pas si parfaite... » Normalement dans ce genre de situation on ne nous demande pas de montrer notre perfection ? Le sentant me saisir les hanches pour me coller à lui, je poussais un faible cri de surprise avant de me rattraper à ses épaules mon dos se cambrant sur le coup. Une main glissant dans ses cheveux je le penchais avec moi en le fixant droit dans les yeux. Une position qui était très, vraiment très proche pour moi. C’était la première fois que j’étais si proche d’un homme. Peut-être Hormis Shaun, le majordome familiale quand il me coiffait ou me maquillait. « Je peux voir à quel point tu as envie d'extérioriser tous ses désirs enfermés en toi... Laisse-moi voir à quel point tu as faim d'autre chose que cette vie de château, montres moi tout ça Nemu-Tia... » Frissonnant en sentant ses mains se resserrer, je le regardais sans pouvoir le quitter du regard. Il avait l’air mystérieux et énigmatique, cet homme tout droit sorti de nulle part était en train de créer en moi des sensations bizarres et nouvelles. Ses lèvres approchant des miens, ma bouche s’entrouvrit alors que ma langue humecter celle-ci comme si je m’attendais à ce qu’il m’embrasse. Mais il n’en fit rien. Mon cœur battant la chamade, je le laissais se mettre derrière moi pour me prendre dans ses bras. J’étais toute chamboulée, je ne comprenais plus ce qui était en train de se passer. Il venait de bouleverser mon monde pour le coup. Les bras ballant le long de mon corps, j’osais relever mes mains sur ses avants bras pour le tenir, comme si cela m’était permis. Etait-ce normal de ce tenir de la sorte alors que nous venions à peine de se rencontrer ? « Je n’ai jamais rêvé d’une vie de château… J’ai toujours eu ce que je voulais en étant pauvre… Si aujourd’hui je suis propulsée dans le monde de la richesse, ça ne change rien à mes valeurs… Et je suis loin d’être parfaite… » soufflai-je doucement en tournant mon visage pour voir le sien qui se posait sur mon épaule. Il fixait les étoiles. Il était beau de la sorte, au clair de la lune, les yeux brillant, d’un bleu intense et magique. Il avait l’air d’avoir la peau si douce. Souriant faiblement, je détournais le regard pour fixer moi aussi les étoiles. Papa et maman devaient surement être l’une d’elles. Peut-être même qu’ils me regardaient en ce moment même… « Je m'appelle Judas Hawkins et j'ai bien l'intention de te faire passer d'une soirée ennuyante à quelque chose de vraiment amusant... » Judas… Drôle de prénom, c’était la première fois que je rencontrais quelqu’un se nommant comme l’un des apôtres, qui plus est, le traitre… ça me donnait envie de rire, même si ça ne devait pas être si facile que cela de s’appeler de la sorte… Valait t’être mieux ce prénom que Jésus… Mais bon dans un sens l’un ou l’autre se ressemblait… N’ayant pas le temps de répondre qu’il me fit tournoyer avant de me prendre par la taille pour nous faire marcher. Surement nous faire quitter ce magnifique parc ou nous étions.

« Judas…Vous détestez les riches vous ! » Lâchai-je en le laissant faire avant de rire doucement. Un riche qui détestait les riches c’était surement rare non ? Enfin, je présumais qu’il était riche… S’il était à la soirée c’était bien qu’il en faisait partie… « Tu sais, je ne vais pas te faire de mal. T’es bien trop mignonne en fait... Dis-moi alors ce qui te ferait plaisir ! Un bar avec plein de dépravés ? Une boite pour remuer un peu ce joli et plaisant petit derrière... Ou alors pizza surgelée et du rock à faire exploser les tympans des voisins chez moi. » Ce Judas avait l’air si différent des gens que j’avais alors, jusque-là côtoyé. Mais différent dans quel sens ? Je ne saurais réellement le dire. J’avais déjà confiance en lui. J’avais l’impression d’entendre mon père me dire de ne jamais me fier aux étrangers, que j’étais comme ma mère pour cela… Il me répétait sans cesse qu’il en était la preuve. Ma mère lui avait fait confiance. Rien que d’y penser, j’avais envie de rire. Ses paroles prenaient enfin un sens le jour de leur mort… Elle avait dû fuir avec lui du pays pour partir en Irlande. Ce n’était pas si loin, mais ils avaient fui pour pouvoir vivre leur amour tous les deux avant de le vivre à trois avec moi. Peut-être que cela me ferait pareil avec Judas ? Peut-être que si je lui faisais confiance, aveuglément confiance, je finirais comme mes parents, à tomber amoureuse, à vivre un amour intense, franc et tellement puissant, que ça me couperait du monde. Oui… Peut-être bien… Alors il fallait que je me donne à fond ! Il fallait que des maintenant je m’investisse auprès de Judas ! Etais-je trop naïve ? Trop idéaliste ? Trop dans mon monde ? Trop petite princesse protégée du danger de la vie ? bien sûr que non ! Je n’étais pas comme cela… « J’opte pour la pizza surgelée et du rock à faire exploser les tympans de tes voisins… Y’a de la place dans ton salon j’espère pour pouvoir danser comme l’on veut ? » Demandai-je doucement en passant à mon tour un bras autour de sa taille, marchant alors de la sorte, comme s’il s’agissait d’un couple des plus normal. Si on m’avait dit que j’échapperai à la soirée de la sorte je n’aurai pas râlé en venant ici. J’espérais simplement que mes grands-parents ne soient pas si énervés du fait que j’avais quitté la soirée de la sorte. Peut-être ne seraient-ils pas au courant mais j’en doutais. Je m’étais déjà présenté à l’homme qui organisé la soirée, et pas mal de monde m’avait vu me faire enlever par ce Judas. Et si… Le majordome était là et se mettait à me chercher ? Me figeant sous cette idée, j’empoignais la veste de Judas en stoppant alors notre route ! « Judas ! Il faut qu’on coure ! Je doute que mon majordome ne vous laisse faire… Vous êtes venus comment ? Il faut que l’on se dépêche ! » Lâchais-je en le vouvoyant à nouveau. Le stress, je devenais à nouveau courtoise.

« C'est l'argent que je déteste. L'argent et le pouvoir qu'il exerce sur les gens. La richesse est la prison de l'esprit. » Soupirant faiblement, je relevais la tête pour regarder les étoiles avant de fermer les yeux. Je pensais comme lui. La richesse, c’était surement bien, on n’avait plus de souci d’argent, on n’était pas à découvert, on ne mangeait pas que des pâtes et du riz pendant des jours… Mais malheureusement c’était comme il le disait une prison, dans le sens ou on était plus libre de faire ce que l’on veut. Le jugement des autres comptait et j’en passe. Je n’aimais pas ce monde-là, je me sentais oppressée, je n’étais plus libre de mes mouvements, la preuve… Les vieilles femmes étaient toujours à l’affut du moindre truc de travers… « Oui… C’est vrai, étant une ancienne pauvre, je peux dire, que je préférais mon ancienne vie que cella là… » marmonnai-je doucement en lui lançant un regard en coin. Par la suite, j’optais alors pour aller chez lui et non dans un restaurant ou bien même ailleurs, demandant alors simplement, s’il y avait beaucoup de place pour que l’on puisse faire les fous dans son petit salon… « Bien sûr, il y a beaucoup de place. » Frissonnant doucement à sa proximité, je déglutis longuement en sentant alors son baiser dans le creux de mon cou. Avait-il décidé de me tuer ? De me tuer à sa façon ? C’était déconcertant, c’était la première fois de ma vie qu’un garçon était de la sorte avec moi, et autant dire que c’était… plaisant et à la fois mystérieux. J’étais tellement perturbée que je ne savais pas quoi lui répondre. Ma gorge nouée, j’inspirais longuement en tentant de réfléchir, avant de penser à mon majordome familiale, il valait mieux que l’on s’en aille d’ici et assez rapidement si on ne voulait pas se faire avoir. Je doutais que les gens de la party n’aient rien dit à ma famille. J’en fis même rapidement part à Judas avant qu’il ne me stoppe et m’embrasse au coin des lèvres mouvant alors son corps contre le mien. Plongeant mon regard dans le sien, j’eus du mal à respirer pour le coup. « Tu couches avec ton majordome ou quoi ? » Surprise d’une telle question j’en restais totalement décontenancée. Je ne couchais pas avec Shaun ! Non mais pas du tout ! Il était juste le type de Majordome qui faisait son boulot à la perfection… Collant, toujours là qu’on on ne s’y attendait pas, prêt à risquer sa vie quand on était en danger et j’en passe. Lorsque j’étais à la maison, je n’avais pas le temps de me lever pour me préparer une tasse de thé qu’il était déjà dans la cuisine à me faire mon thé ! Quand je sortais de ma douche, il était déjà dans ma chambre, prêt à me sécher les cheveux car il ne cessait de me répéter que les laisser sécher naturellement n’était pas bon pour ma santé ! Il me mettait même mon vernis ! Pour dire ! Alors oui, je m’attendais à ce qu’il soit caché dans un foutu buisson, ou il pourrait débarquer à tout moment. Mon Majordome c’était un ninja des temps moderne ! C’était obligé !

« Bien sûr que non ! Mais c’est un majordome super méga compétent… Il fait un peu peur parfois, alors s’il apprend ça… Je vais me faire zigouiller ! Alors autant qu’il me choppe après qu’avant… » marmonnai-je en fronçant les sourcils tout en regardant en l’air. Oui, elle était bien dite ma phrase là, non ? Partant alors vers sa voiture, on pressa le pas, j’espère simplement que l’on ne m’empêche pas de monter dans sa voiture, et de partir avec lui. Je voulais passer le reste de la nuit avec lui. Pourquoi ? Parce que je voulais croire au destin, je voulais croire aux paroles de mes parents, qui pouvaient peut-être se montrer naïf… Mais je voulais y croire. Je voulais simplement écouter mon cœur et rien d’autre. Juste rien d’autre oui… une fois arrivés aux côtés de sa voiture, je me sentis alors poussé contre celle-ci, plus exactement contre la portière, ses mains sur mes hanches son corps contre le mien, il déposa à nouveau un baiser sur le coin de mes lèvres qui me fit frémir sous le plaisir ressentis. J’avais envie de sentir ses lèvres contre les miennes… « Je vais t’emmener dans un monde où toutes les folies et fantasmes sont permis. Surtout les fantasmes... Alors ? Tu veux monter à bords ma jolie princesse ? Ou est-ce que tu as trop peur de faire des expériences nouvelles qui feront violence à ton corps ? » Frissonnant longuement sous ses paroles et cette voix délicieusement provoquante, je cru défaillir sur place. C’était la première fois que l’on me parlait de la sorte. Que je pouvais ressentir dans la voix de mon interlocuteur un désir si imminent. Est-ce qu’il était en train de me faire des avances ? De me faire comprendre qu’il voulait bien plus en passant la soirée avec moi ? Je ne savais pas comment l’interpréter, tout ce que je savais c’est qu’il était en train de me rendre folle. Dans le sens ou mon corps avait des réactions que je ne comprenais pas. J’étais… envieuse, j’avais envie de sentir ses mains sur ma peau, sentir la chair de poule m’envahir, pouvoir laisser parler librement ces envies qui s’échappaient de mon corps. J’étais une simple novice, une simple fille totalement ignare de ce monde et pourtant, je n’avais pas peur, je n’avais pas le moindre regret que d’accepter de passer la nuit avec lui. Je ne le connaissais ni d’Adam ni d’Eve, mais j’avais en lui une confiance immense… Comme s’il avait toujours fait partie de ma vie, et que cet instant c’était qu’un parmi tant d’autre. Si seulement cela pouvait être le cas, ça serait peut-être mieux… M’approchant de lui, je glissais ma main dans sa poche à la recherche des clés de sa voiture avant de les trouver. M’en emparant, je déposais un doux baiser sur sa joue restant quelques secondes ainsi. « Chut…Le rêve commence maintenant… » soufflai-je doucement avant de déverrouiller la voiture et monter dedans comme si cela m’était permis. Une fois à bord, j’attachais ma ceinture en attendant qu’il vienne me rejoindre. Une fois fait, je tournais le visage vers lui en lui tendant les clés. « Tu vis loin ? Ou tu vis en centre-ville ? » demandai-je un peu curieuse de l’endroit où j’allais atterrir. Il aurait pu être un tueur en série, j’aurai fait le meilleur agneau de toute sa vie…

« J'habite à trente secondes de mars. » Haussant un sourcil sans trop comprendre, je secouais la tête avant de rire doucement. « Ah oui ? J’aimerai voir ça alors… » soufflai-je doucement en lui lançant un regard amusé. Comment pouvait-on vivre à trente secondes de mars ? Il avait surement trop bu, ou alors il se foutait de moi plus pour me taquiner qu’autre chose ? Ce petit Judas avait l’air d’être un petit plaisantin mine de rien… Mais ça me plaisait de la sorte, je ne pouvais pas lui en vouloir. J’aimais les gens qui avaient de l’humour. Au moins ça changeait de ces riches qui ne savaient pas rire et s’offusquaient à la moindre petite blague trop déplacée pour eux. Rah que c’était d’un barbant ce genre de soirée. J’étais bien tombée en étant avec Judas. Au moins, je ne déprimerai pas toute la nuit. Le laissant se garer entre deux voitures, je fus surprise de le voir… Défoncer la voiture assez luxueuse qui se trouvait derrière la sienne. N’osant rien dire, je le laissais faire avant de sortir de la voiture et regarder l’autre, dont le par choc était… Sacrément mort pour le coup. Le laissant fermer ma portière à ma place, je fus vite, plaquée contre celle-ci avant de le voir se coller à moi. Il était… Beau, oui, terriblement beau et fantastique. Je n’avais jamais croisé de regard aussi beau que le sien. Ses mains sur mes hanches, je laissais échapper un faible soupire avant de déglutir longuement, tentant de ne pas penser à ce qu’il était en train de me faire… « Pour tout t’avouer, tu m’intrigues beaucoup Nemu-Tia. » Sentant ses lèvres parcourir la peau tout autour de mes lèvres, était un supplice que nul homme ne devrait infliger à une femme. C’était cruel, sadique, dévastateur, c’était… Puissant et franchement ravageur oui… Le fait de ne pas sentir ses lèvres contre les miennes me rendait totalement folle. J’avais envie de l’embrasser, j’avais envie de sentir sa langue contre la mienne, je voulais sentir se désir ardant, bruler en moi, me consumer le sentir grandir… Plus j’étais en sa compagnie, et plus j’avais envie de l’embrasser. Le plaisir que je ressentais au fond de mes entrailles me disait de ne pas réfléchir et de foncer, mais j’hésitais quand même. Il voulait jouer, il voulait surement me tester, et moi j’étais la pauvre innocente dans ce monde-là… Je préférais ne rien faire et le laisser me guider pour voir comme l’on faisait. Mais j’étais littéralement en train de mourir, à cause de l’impatience qui grandissait en moi. M’attrapant par la taille, je le laissais faire avant de sourire doucement sans pouvoir le quitter du regard. « Allé suis-moi, kidnapper les gens ça me donne vraiment très faim. » Riant doucement je lui lançais un regard totalement envoutée avant de sentir sa main se glisser à ma taille. J’aimais bien sentir son bras là bizarrement. Je ne savais même pas ou j’étais pour le moment, ne connaissant pas très bien la ville. Mais je lui vouais déjà une entière confiance. J’étais surement folle de faire confiance aussi facilement, mais c’était aussi dans ma nature alors, je ne pouvais pas reculer maintenant. Marchant, dans la pénombre de la ville, je regardais autour de moi le sourire aux lèvres. Lorsque nous fumes devant l’ascenseur, et que celui-ci s’ouvrir enfin, je me glissais dedans en sa compagnie, le laissant appuyer sur le chiffre de son étage avant de tourner le regard vers lui. « Je pensais plutôt que tu vivrais dans une maison, vu que tu faisais partie de ces gens… Un appartement… ça fait longtemps que je n’en ai pas vu ! » soufflai-je en riant doucement. Depuis que mes parents étaient morts je vivais dans le luxe et l’opulence… Je vivais dans un monde qui ne me convenait pas, et que je n’aimais pas. Je n’avais pas le choix, j’avais accepté auprès de mes grands-parents, de devenir l’héritière de l’entreprise. Tout cela pour les rendre heureux et pour pouvoir rester avec eux, ces gens que je n’avais jamais connus et qui ne souhaitaient qu’une chose, connaitre leur petite fille. L’ascenseur montant, il se stoppa tout aussi rapidement, avant que l’on ne sorte de là-dedans pour se retrouver dans un couloir. Je le laissais nous guider avant de tourner un faible regard vers lui. « Tu vis seul ? On ne va pas déranger j’espère ? » soufflai-je à voix basse pour ne pas faire trop de bruit vis-à-vis des voisins.

« Qui te dit que je fais partie de ces gens ? Tu sais les apparences sont plus que trompeuses, les gens ne sont jamais ce qu'ils prétendent être. Il n'y a qu'à te regarder pour comprendre : petite fille modèle avec un passé difficile qui inspire à chacun de nous un instinct protecteur parfois insoupçonné. Mais ce n'est pas le cas, tu aimes que je te bouscule de la sorte, tu voudrais briser tes chaines car tu ignores toi-même jusqu'où tu es capable d'aller. » Entrouvrant la bouche, je le détaillais longuement. Il lisait en moi comme dans un livre ouvert ou quoi ? Même si je n’avais pas eu un passé des plus difficiles à mes yeux… Soupirant faiblement, je baissais le regard en me demandant si je voulais vraiment de tout cela. Moi ce que je voulais c’était simplement retrouver ma vie d’antan. Pouvoir sortir comme bon me semblait, pouvoir simplement profiter de la vie comme avant. Aller au cinéma, manger au Macdo ! Et j’en passe, bref, une vie de jeune fille tout ce qu’il y a de plus normal. Ni plus ni moins. « Je n’ai pas eu un passé difficile, certes je vivais dans la pauvreté mais il n’était pas difficile. J’aime juste profiter de la vie… » soufflai-je doucement en lui lançant un regard sincère. J’aimais surement qu’il me bouscule oui… ça me faisait un bien fou d’ailleurs. Un réel bien fou. C’était plaisant et adorable. Excitant aussi… Enigmatique… « Tu sais, ce n'est pas rendre les autres heureux qui te rendra toi-même heureuse. Ce genre de pensées est une connerie inculquée par la religion ou la société pour nous empêcher d'être égoïste, pourtant l'égoïsme nous va à merveille. » Fronçant les sourcils, je détournais le regard en soupirant. Il avait peut-être raison. Mais bon, j’aimais bien rendre les gens heureux pour ma part. Je préférais cela, que de les faire souffrir… Enfin, je n’étais pas non plus masochiste ni même sadique, mais c’était normal, de ne pas aimer rendre les gens malheureux non ? Enfin, je voyais cela comme ça pour ma part. « Rendre les gens qu’on aime heureux ça n’a pas de prix…C’est mieux que de les faire souffrir non ? » demandai-je doucement en sortant de l’ascenseur. Marchant dans le couloir, silencieux, ou personne ne trainait vu l’heure, je lui demandais alors si nous ne gênions pas … surtout pour les voisins, ou même… S’il ne vivait pas seul… « C'est le moment des confessions... Je vis avec mes trois femmes et mes quatorze enfants. Mais ne t'en fais pas, ils aiment avoir des invités. » Il comptait me faire avaler ce genre de chose ? Quatorze enfants, au moins ! Mon dieu non l’horreur, je le vivrais mal pour ma part d’avoir autant d’enfant… Fallait le supporter. Ne répondant rien, en souriant faiblement sous cette petite blague, je le laissais ouvrir la porte de son appartement. « Mon Majordome n'est pas là pour vous accueillir, vous savez c'est son jour de congé. Je crois que la soirée ne suffira jamais à visiter les quatre cent soixante-deux pièces du château, mais nous allons commencer par la cuisine car j'ai faim. » Explosant de rire ans plus pouvoir me retenir, j’entrais à mon tour, avant d’enlever mes chaussures à l’entrée pour me retrouver pieds nues. Le sol était frais, mais la sensation était agréable. Me mordant les lèvres je regardais autour de moi. L’appartement était simple, sans artifice, petit, un appartement normal bordel. Pas de grande pièce. Le suivant du regard vers la cuisine, je marchais en silence, sans faire de bruit en regardant toujours autour de moi. « Moi je le trouve joli ton appartement ! Simple, normal, un logement normal. On n’a pas besoin non plus de temps de pièce… Pour les laisser prendre la poussière, je ne vois pas à quoi ça sert franchement… » Marmonnai-je doucement en me pinçant les lèvres. M’approchant de lui je restais tout de même en retrait avant de le voir sortir la pizza du frigo et mettre le four en marche. La pizza il n’y avait rien de mieux que cela ! C’était si bon… Miam ! Le regardant s’approcher de moi, je le laissais me plaquer contre le plan de travail et son corps, sentant alors ses mains sur mes hanches remontant dangereusement vers ma poitrine. « Toi et moi, nous pouvons être égoïstes tout de suite. Ne plus penser aux autres, il n'existe plus rien dans ce monde à part ce que l'on désire... » Me pinçant les lèvres, je le défiais du regard en restant inerte, ne sachant pas réellement quoi faire. Mon cœur battait comme jamais, me faisant comprendre l’état dans lequel il me mettait. Déglutissant, je posais mes mains sur ses épaules avant de sourire faiblement. Je ne savais pas quoi faire, ni quoi dire, je n’étais pas le genre de fille qui avait souvent vécut ce genre de moment. Passant brièvement ma langue sur mes lèvres, je tournais le regard vers la pizza qui commençait faiblement à se faire sentir. Souriant doucement, je baissais la tête laissant mes cheveux tomber sur mon visage. On pouvait être égoïste, qu’est-ce qu’il voulait dire par cela ? Que l’on pouvait aisément se laisser aller ? C’était le sens de sa phrase ? Surement… Me redressant faiblement, je me mis sur la pointe des pieds pour venir alors déposer un faible baiser sur ses lèvres avant de m’approcher un peu plus et bien placer mes lèvres sur les siennes. Frissonnant au contact, je me reculais lentement avant de déglutir, ma main se posant sur sa joue. « C’est la première fois que je fais ce genre de chose… » Murmurai-je doucement comme pour rendre la conversation des plus intimes. En même temps je lui avouais par la même occasion, que j’étais une pure innocente dans ce domaine-là. Ce qui était bien vrai, jusqu’à présent je n’avais jamais était intéressé par ce genre de chose. L’embrassant à nouveau, je soupirais contre ses lèvres avant de glisser une main dans ses cheveux m’agrippant à ceux-ci tout en frissonnant contre son corps.