Le vingt et un janvier, il y a cela vingt ans naquirent les deux enfants de Mila et Tadao Kazuka, qu'ils nommèrent Edouard et Ian. Avec six minutes d'avance, l'aîné de la famille était Edouard. Par conséquent, je devrais être le plus âgé. Sauf que, contrairement à ce que tout le monde croit et à ce que tout le monde est persuadé, je ne suis pas Edouard. Non, moi, je m'appelle Ian. Ian Eichi Kazuka, plus exactement.

J'ai grandi à Londres, avec mon grand frère et mes parents. Les Kazuka ne sont pas forcément riches, mais ils ne sont pas pauvres non plus et nos parents nous ont toujours montré comment se tenir de façon correcte dans la société, ils nous ont montré comment être respecté par ceux nous étant inférieurs et ils nous ont toujours dit qu'il fallait respecter la Reine. Ils nous ont aussi toujours dit que bien travailler à l'école était très important. Cependant, si j'ai toujours respecté, compris et été d'accord avec les premiers points, j'avais plus de mal avec le dernier. Non pas que je n'avais pas de bonnes notes à cause de difficultés dans l'apprentissage, non. Je n'avais juste aucune envie de passer tout mon temps le nez plongé dans mes livres comme Edouard. J'étudiais suffisamment pour ne pas me retrouver dans les derniers dans les résultats des examens, mais il était hors de question que j'essaie d'être dans la même dizaine que mon frère, ah non ! Je préférais passer mon temps libre à dessiner, jouer du piano ou encore filmer tout et n'importe quoi, en particulier les rues de Londres. J'essayais différents points de vue, différents lieux. Bon nombre d'endroits symboliques de la capitale était dans ma caméra. Après tout, c'est à cause de mon père que je préférait ça à mes études : c'est lui qui a commencé à me mettre une caméra dans les mains. Au lycée, les cours commencèrent à se compliquer. Plus le temps passait, plus j'avais du mal à suivre. Alors qu'Edouard appris qu'il avait réussit son examen haut la main, je découvris que je m'étais totalement ramassé. Je n'avais qu'un seul diplôme en poche. Après, dès juillet 2010, j'ai commencé à fréquenter les mauvaises personnes. J'avais l'impression d'avoir enfin trouvé quoi faire de ma vie, même si c'était bien moins glorieux que les ambitions de mon frère. Je rendais des services à des trafiquants en tous genres des rues de Londres et était payé en échange.

Et puis, je serais incapable de dire comment en étais-je arrivé là, mais il y a un an je me suis retrouvé avec une arme dans les mains. Le genre de service à rendre n'était plus vraiment le même « Kill him. » Sans réfléchir, j'obéis et appuyai sur la gâchette. Le premier d'une longue série. En fn 2012, Edouard était revenu pour quelques jours. Il avait appris ce qu'il s'était passé et voulu y aller à ma place, régler cette affaire une bonne fois pour toute.