Comment expliquer cela ? Il avait poussé au suicide une femme parfaite pour finalement fréquenter une autre femme parfaite. C'était à se perdre soit même. Mais il y avait à cela une explication tout à fait rationnelle à ses yeux. Cette femme l'acceptait comme il était, bien qu'elle n'était pas forcement d'accord sur ses habitudes alimentaires et tentait tant bien que mal à lui inculquer un régime sain, il ne montrait aucune envie d'apprendre à cuisiner et à passer sa journée à cuisiner pour un repas qui durerait trente minutes. Il trouvait cela frustrant ce temps de travail pour un temps de plaisir assez court, mais il était clair que la cuisine de cette femme valait de l'or et que le plaisir perdurait dans les rêves. L'aimait-il ? Il n'avait plus de temps à l'amour. Judas se sentait vide face à l'appel de l'amour, c'était probablement pour cela qu'il s'amusait à détruire bon nombre de couples en s'amusant à coucher avec les femmes des autres... C'était sa revanche sur l'amour, parce qu'il ne le connaîtrait jamais. Vous savez, cette étincelle qui vous dit que votre vie vous voulez là passer à ses cotés ? Judas ne l'avait alors jamais ressentie, et même s'il venait à la ressentir, il serait juste incapable de le saisir car il était trop tard pour cela, trop tard pour aimer et être aimer. Qui pourrait aimer un homme juste condamné ? Laisserait-il la femme qu'il aime endurer cela pour lui ? Non, car le véritable amour se veut de protéger l'autre et il l'aurait juste protégé de lui. Alors, jamais il ne saurait ce que cela fait d'embrasser la femme qu'il l'aime, de se réveiller le matin et d'avoir la première pensée de la journée pour quelqu'un d'autre que soit même... Non, jamais il ne pourrait vivre ce doux rêve que vendent les contes de fée, lui il était le méchant dans le conte de sa vie. Il était le grand méchant loup et le sorcier maléfique... Il ne vivrait jamais avec quelqu'un heureux pour toujours. Il ne saurait jamais ce qu'est de fonder une famille, non jamais. Des rêves devenus inaccessibles qu'il comblait dans le sexe et la violence, il prétendait n'avoir nul besoin d'amour, de confort et d'affection. Pourtant c'était ce qu'il venait chercher de façon indirecte dans les bras de Megane, mais ça, il ne voulait pas le voir et encore moins l'assumer. Oui, elle l'acceptait tel qu'il était, et s'il l'avait rencontré par hasard il avait tout de suite apprécié le charme de la jeune femme qui avait vraisemblablement besoin de distraction qu'il était disposé à lui apporter. Bien sur, ils ne s'étaient pas contentés de s'envoyer en l'air et avait quelque peu fait connaissance, discutant peu de leur vie respective elle lui confiait faire de la cuisine et cela en avait suffit pour convaincre l'homme d'être son cobaye pour toutes les nouvelles recettes qu'elle imaginerait et il était encore en vie, cela n'était-ce pas seulement signe d'un très grand talent ?

Pourquoi cette femme avait accueillis cet inconnu dans sa vie ? Il ne lui avait rien dis, aucune confidence. Il lui avait juste affirmé rester dans la ville pour quelques années, ne précisant aucunement combien. Judas n'avait pas souhaité parler de sa vie à cette femme, il ne pensait pas qu'elle l'accepterait encore sous son toit. Pourtant, les bruits courraient qu'il était un homme particulièrement mauvais, on l'associait avec aisance au diable et au moindre fait anormal, au moindre acte de vandalisme on le suspectait. Elle ne devait pas l'ignorer, pourtant elle l'invitait une fois de plus chez elle. Hawkins ne se posait pas toutes ses questions, il prenait la vie comme elle venait car c'était tout ce qui lui restait. Devant la porte de ce ravissant appartement il regardait autour de lui dans le couloir, personne. Ce n'était pas plus mal n'est-ce pas ? Il sonnait et la porte venait rapidement s'ouvrir, elle était là, vraiment magnifique. Rayonnante de vie et de beauté, il lui adressait un léger sourire alors qu'elle soulignait le fait qu'il soit particulièrement élégant, il se regardait brièvement, disant que c'était moins pire qu'habituellement. Il avait opté pour une chemise noire certes, mais le jeans sombre et les rangers cassaient un peu l'idée de l'élégance, mais il acceptait volontiers le compliment. Non, jamais plus il n'enfilerait l'un de ces costumes dans lesquels l'on déverse quatre litres de transpiration. « Bonsoir mademoiselle... » soufflait-il amusé.

Il entrait, comme toujours l'appartement sentait vraiment très bon. Il adressait à la jeune femme un adorable sourire alors qu'elle s'enfuyait déjà dans la cuisine en l'interrogeant et l'invitant à s'installer. Évidement il n'en fit rien et la suivait dans la cuisine en répondant « Bien sur. Et la tienne ? » Il ne parlait pas beaucoup de ce qu'il faisait, mais la belle brune en avait prit l'habitude, il était particulièrement secret sur sa vie, sur ses activités passées ou présentes. Et l'avenir ? Ne jamais en parler non plus. Il l'observait fermer un sachet avec délicatesse puis quand elle eut fini d'inspecter la texture du riz, elle se tournait à nouveau vers lui et il lui adressait un léger sourire et posait ses mains sur les hanches de la jeune femme pour l'attirer contre lui et lui annonçait à l'oreille « Pour tout t'avouer, moi aussi je suis ravi de te revoir... » il déposait un tendre baiser dans le cou de cette charmante personne, oui, il était toujours ravi de la voir. Car même s'il adorait embêter le monde, s'il s'amusait de la haine que l'on versait envers lui, il appréciait ses moments de répits lorsqu'il était avec elle, il avait l'impression de ne pas totalement être une cause perdue à travers ses yeux. Il lui adressait un sourire amusé en lui demandant avec réel intérêt « Allé dis-moi ! Dis-moi combien de temps tu es restée enfermée dans cette cuisine. » il admirait la passion qu'elle avait, le talent aussi, mais surtout la passion. Cela le ramenait à un vide en lui, celui de ne jamais avoir été l'artiste qu'il aurait voulu être, personne ne pourrait jamais plus entendre ses mélodies et personne n'avait jamais voulu l'entendre. Il avait tout abandonné pour une vie qui ne lui conviendrait jamais, et maintenant c'était trop tard. Il n'avait pas le temps à resté enfermé à composer, il voulait vivre ! Mais la musique n'était-ce pas sa vie ? Oui, il admirait Megane et d'un coté culpabilisait de ne pas avoir suivis comme elle ce qui le passionnait tant et avait toujours fait battre son coeur. Du talent n'en avait-il pas ? Était-ce vraiment trop tard ? Savait-il seulement encore jouer ? Trop de questions, il cachait ses douleurs derrières des sourires devant elle, de la violence pour les autres, mais ni l'un ni l'autre ne pouvait répondre à ses questions...

 

La réponse de Megane fut tout aussi brève que la sienne. Pourquoi ne parlaient-ils pas de ce qu'ils vivaient, de leurs histoires passionnantes de la veille ? Ils auraient pût partager plus que le repas et du contact physique ; mais Hawkins n'en voulait pas plus, la peur de s'attacher de trop à cette femme si idéale, il aimait se noyer dans son regard et s'endormir dans ses bras chaleureux avant de se réveiller par l'odeur des croissants chauds, c'était tellement agréable mais à la fois effrayant. Mais Judas le sentait, il avait besoin de ce répit qu'elle pouvait lui apporter, ce tendre repos dans ses activités bien trop excessives, il ne tiendrait jamais le rythme sans ça, comment vivre comme un oiseau s'il n'avait pas de nid où il pouvait revenir quand il était parti trop loin et se sentait égaré ? Il ne voulait pas perdre le contrôle de ses actes, il voulait tous diriger, il n'était pas question de céder à la panique. Cette vie était la sienne, il en avait bien trop cédé aux autres, pas question de recommencer. Elle lui annonçait qu'aucun élève n'avait fait brûler l'établissement, ce serait une bonne idée pourtant que de mettre le feu à celle-ci... Rien de plus dévastateur que le feu... Il souriait, pas d'amusement mais assez pensif, la noirceur de son âme ressortit dans ses instants, mais le regard de la jeune femme apaisait ses pulsions dévastatrices et il venait déposer ce baiser dans son cou. La réponse à sa question amusait Hawkins, probablement y avait-elle passé la plus grande partie de sa journée. Elle était tellement adorable et la réponse à sa question de fit rire faiblement, pourquoi était-elle si attentionnée avec lui ? Il ne savait pas pourquoi, il aimait mieux ne pas savoir et prendre avec plaisir ce qu'elle lui offrait, il ne pouvait pas refuser l'attention qu'elle lui apportait. Il sentait les mains de la jeune femme sur son torse, il l’observait calmement alors qu’elle semblait pensive. Pourquoi était-il différent avec elle ? Peut-être parce qu’au fond il aimait croire que si elle pouvait s’intéresser à lui c’était que quelque par elle était différente elle aussi. Est-ce qu’elle méritait qu’il soit si gentil ? A vrai dire, il ne se forçait pas à l’être, c’était pour cela qu’elle semblait être à ses yeux une amie comme il n’avait jamais eu par le passé, il la sentait capable de l’accepter tel qu’il était. Alors pourquoi ne pas l’aimer tout simplement ? Il ne voulait pas revivre ce genre d’amour, il en avait souffert. Il voulait que celle qu’il aime soit autant son amie que son ennemie... Etait-il fou ? Il avait juste des volontés particulières, peut-on lui en vouloir ? Et puis, il n’était pas idiot, il savait qu’il ne serait jamais amoureux, il voulait juste être heureux de cette amitié, de cette douceur qu’elle exprimait à son égard. Alors pourquoi ne pas dire à cette véritable amie ce qu'il était vraiment ? La peur de s'être trompé.

Après avoir humé l'air de la pièce qui sentait divinement bon, elle lui demandait de passer à table, il souriait car en fait ce n'était pas vraiment le genre d'invitation qui se refuse n'est-ce pas ? Alors il la suivait sagement jusqu'à la table, il savait que cela était purement inutile de lui proposer son aide, elle refusait toujours. Et cela même lorsque c'était elle qui venait chez lui, elle n'hésitait pas à s'emparer des plats pour servir les assiettes, probablement parce qu'elle apportait ses plats... Quoi qu'il en soit il s'en était habitué et la laissait faire puisque cela lui faisait tant plaisir. Il lui adressait un léger sourire quand elle lui servait l'entrée, il regardait brièvement la jeune femme, ne c'était-elle pas trompée avec le dessert ? Cela ne ressemblait pas à Mégane, encore une de ses inventions certainement. Il prenait l'une de ses étrange bouchée du bout de doigts, elle détesterait probablement qu'il fasse cela mais il trouvait cela normal, pourquoi devrait-il à nouveau s'embêter avec les bonnes manières ? Malgré lui, Hawkins laissait croire qu'il avait reçu une certaine éducation uniquement par ses postures parfois, ça façon d'être dans certaines situations. On ne balaye pas vingt ans de vie et de bonnes manières aussi facilement bien que les mauvaises manières s'attrapent avec une facilité sans nom.

Elle attendait avec une impatiente peu dissimulée la réaction de Judas sur la petite nouveauté, il relevait ses iris bleus vers elle et souriait amusé en voyant son adorable mine anxieuse « Acceptable n'est pas le mot tu sais... » soufflait-il en plongeant son regard azuré dans celui de la jeune femme l'air déçue de ce qu'elle avait fait et surtout de la réaction de Judas bien qu'elle acceptait la critique, il prenait doucement sa main entre ses doigts et pouffait de rire en lui ajoutant que cela était très bon et même ajoutait-il un « Comme toujours. » très amusé, il joignait à ses mots un rire sincère, peut être était-ce le moment de lui demander pourquoi elle faisait tout cela pour lui, elle n'était certainement pas ignorante des ont-dits à son sujet, bien sur il y avait des preuves irréfutables de son alcoolisme et de sa violence, mais elle semblait au courant de rien pourtant il savait qu'elle en avait entendu parler. Etait-elle hypocrite ou s'en fichait-elle tout bonnement ? C'était assez étrange à ses yeux que quelqu'un ne tienne pas compte de l'opinion publique, il n'était qu'un horrible monstre aux yeux azurés du paradis. Comment pouvait-elle ne pas se poser la question ? Mais pourquoi ne pas la lui poser tout simplement lui aussi ? De quoi pouvait-il bien avoir peur ? Il n'avait pas peur, mais il songeait que la réponse n'était pas primordiale, qu'il savait très bien profiter de ce qu'elle lui offrait, pourquoi parler de sincérité alors que lui ne l'était pas ? C'était un sujet à double tranchant et il aimait mieux ne pas se sentir prit à son propre piège. Leurs discussions étaient très limitées, et malgré qu'une semaine les avait séparés ils ne parlaient guère beaucoup, probablement parce qu'il n'y avait pas vraiment de mots à ajouter à la douceur de la compagnie de l'un et de l'autre, le silence ne l'avait jamais dérangé et il le lui avait déjà dit, probablement s'était-elle habituée à cet être silencieux à sa table bien qu'il ne savait pas vraiment ce qu'elle en pensait.

Son téléphone vibrait et il esquivait un petit sourire en le tirant discrètement de sa poche « Excuses-moi. » Il ouvrait tout de même de texto, bien que cela soit purement impoli son visage eut du mal à dissimuler sa contrariété. « Les flics m'ont forcé à dire que c'était toi. » Probablement devrait-il rentrer n'est-ce pas ? Est-ce que les flics étaient chez lui ? Il n'y avait qu'une seule façon de le savoir, cela dit il n'y aurait jamais la moindre preuve pouvant l'inculpé, il serait en garde à vue et en sortirait avec quelques coups, comme bien souvent. Ou bien paierait-il un amende grotesque et en ressortirait indemne. Il soupirait puis relevait ses iris bleus vers la jeune femme, probablement serait-elle déçue... Ou pire. Mais n'était-ce pas finalement dangereux pour elle qu'il reste ici ? L'entrée de policiers dans son appartement ne lui plairait certainement pas, il serrait doucement la main de la jeune femme et lui disait d'une voix assez faible « Je suis vraiment désolé, je sais que tu t'es donné beaucoup de peine pour que cette soirée soit parfaite. Mais je dois y aller, tu peux comprendre n'est-ce pas ? » Il doutait qu'elle puisse comprendre, qui peut espérer se sauver de chez elle sans la moindre explication avec une tête de coupable comme il avait ce soir là ?
 

Partir, il n'en avait pas le choix. Il n'avait pas envie de se faire arrêter devant elle, en fait, il ne voulait pas qu'elle eut à subir tout cela. Pourquoi ? Il ne savait pas, il la trouvait si douce, avec une réputation qui semblait évoluer (dans le bon sens) en grandissant, que cela ferait-il que ce fait ce sache ? Qu'elle le fréquentait était déjà une assez mauvaise publicité, alors probablement que cela serait-ce pire. Pourtant, Judas était homme de destruction, probablement serait-il ravi de détruire la réputation de quelqu'un, certes ; mais pas celle de Mégane. Pourtant, il savait que personne n'était parfait et qu'ils se connaissaient que trop peu. Et si cette image douce et généreuse n'était qu'un masque ? Probablement lui plairait-elle encore plus ! Il s'était fait une joie de retrouver la jeune femme, mais de toute évidence cette joie se transformait en déception pour l'un et pour l'autre. Judas avait été honnête, il ne cherchait pas à lui mentir, certes il ne lui disait pas tout, mais il devait partir et elle devait comprendre. Il serrait tendrement la main de la jeune femme dans la sienne quand la réponse de celle-ci tombait, il dessinait un sourire amusé à cette réflexion taquine, elle semblait avoir du mal avec l'idée qu'il puisse manger des pizzas de qualité assez discutable. Manger n'avait jamais été à ses yeux un plaisir, juste un besoin vital. Mais il avait découvert le plaisir de manger avec elle, probablement que s'il vivait à ses cotés finirait-il juste énorme. Mais il n'était pas question de vivre ensemble un jour, il tenait à son indépendance et avait de nombreuses activités qui devraient très certainement déplaire à la jeune femme qu'il avait face à lui. Elle disait comprendre, il caressait le dos de sa main du bout des doigts tandis qu'elle s'approchait pour lui donner un délicieux baiser sur les lèvres, il en voulait encore mais elle ne lui donnerait rien de plus malheureusement « Tu es diabolique... » lui soufflait-il avec un sourire amusé tandis qu'il se levait doucement, elle imitait son geste il réajustait son jeans avant de faire le tour de la table pour la rejoindre la toisant de son corps Judas plongeait son regard azur dans celui de la jeune femme. Beaucoup d'émotions circulaient dans les yeux noisettes de la jeune femme, que pensait-elle ? C'était assez difficile à déceler, elle était une femme très forte, n'importe qui aurait exigé de lui des explications ou l'aurait probablement éjecté de la pièce en hurlant son exaspération. Elle était différente et il aimait cela, comment pourrait-il le nier ? Elle était tout simplement adorable et diabolique à la fois.

Doucement il enlaçait la jeune en glissant ses bras autour de la taille de la jeune femme avec douceur en l'attirant lentement vers lui pour lui avouer d'une voix espiègle « Mais tu sais, le livreur sera vraiment moins sexy que toi. » Il riait faiblement avant de capturer à son tour les lèvres de la belle brune avec ardeur et désir. C'était tellement agréable que de jouer avec la langue et les jolies lèvres de la jeune femme qu'il s'y attardait avec plaisir. Un délicieux contact qui lui avait bien manqué durant cette semaine, il fallait l'avouer elle était tout simplement magnifique et lorsqu'elle se présentait nue à lui, elle lui faisait juste perdre la tête, le transformant en animal sauvage ne souhaitant plus répondre de rien d'autres qu'à ses propres plaisir, purement égoïste jusque dans ses relations sexuelles qui en réalité savaient toujours malgré tout combler aussi celui de sa partenaire, mais pour tout avouer si ce n'était pas le cas il s'en ficherait tant que lui aurait le plaisir absolu et visé. Il ne pensait qu'à sa personne, mais si on le lui avait toujours reproché depuis cette nouvelle vie, il se trouvait que dans ce domaine là aucune femme lui avait fait de remarque négative et probablement s'en ficherait-il complètement. Décollant doucement ses lèvres de celle de la jeune femme il détachait sa main gauche de la taille de la jeune femme, la faisant délicatement monter le long de son sublime corps sans omettre de toucher cette poitrine irréprochable pour venir caresser son cou avec une infinie douceur tout en déposant de torrides baisers sur celui-ci du coté opposé de ses caresses. Doucement il lui mordillait le coin de sa joue avant de souffler à son oreille « Je te promets que c'est toi que j'irais voir en première quand je reviendrais... » Après tout, il n'avait encore jamais fait de visite surprise à la jeune femme, c'était assez excitant non ? Arriver chez elle, la trouver dans un jogging assez disgracieux mais elle qui malgré tout restait des plus radieuses... La scène plaisait bien à Hawkins, il aimait tellement ce qui changeait de l'ordinaire, peut-être un peu trop d'ailleurs. Mais n'était-il pas tout simplement un homme qui sortait de l'ordinaire ? Un sourire mutin sur les lèvres il l'observait avec douceur dans les yeux. C'était un peu comme s'il se sentait arraché de ses bras, il aurait tellement voulu rester auprès d'elle. Si seulement cet imbécile n'avait pas donné le nom de Judas Hawkins, cela dit il ne lui en voulait pas, il savait les flics redoutables lorsqu'ils étaient déterminés à avoir la peau de quelqu'un, notamment la sienne de toute évidence. Mais il n'était pas quelqu'un qui se laissait impressionné, rien ne lui faisait peur, il était comme imperméable à celle-ci. Qu'est-ce qui pourrait l'effrayer alors qu'il savait déjà qu'il finirait par mourir dans d'atroces souffrances ? Il était prêt à tout, surtout à profiter de la vie qui lui restait, il les haïssait de l'empêcher de passer une bien agréable soirée aux cotés de cette ravissante femme et il allait s’amuser à leur pourrir la vie au commissariat ; il aurait voulu rester et qu'elle le cache sous ses draps, mais le monde n'était pas aussi simple. Il se rendait bien compte qu'il avait laissé supposer qu'il partait, comme s'il partait de la ville pour quelques temps, c'était plus acceptable pour elle de croire qu'il avait à faire dans une autre ville plutôt que de savoir qu'il allait croupir deux jours au commissariat dans des conditions pour le moins déplorables... Il ne pouvait pas résister à l'envie de l'embrasser encore une fois, si ça ne tenait qu'à lui probablement lui aurait-il déjà arraché cette magnifique robe qui cachait un corps tout aussi magnifique pour faire d'elle l'objet de ses fantasmes, il perdait du temps mais c'était tellement agréable qu'au final il ne regrettait pas cette approche délicieuse, comme s'ils allaient suspendre leur activité pour mieux la reprendre d'ici quelques jours. Quoi de mieux que le désir intense envers d'un objet que l'on convoite dans ses rêves ? Oui, il parlait d'objet, car il voulait qu'elle soit sienne et qu'il soit également sa chose. Il n'y avait pas de sentiment dans ses instants là, juste l'objet de ses désirs et l'obtention d'un plaisir attendu.

Sa promesse semblait la laisser perplexe, était-ce parce qu'elle détestait qu'on lui fasse des promesses par expérience ou parce qu'il était Judas Hawkins et par ce nom l'homme le moins fiable de la ville ? Quoi qu'il en soit il ne pouvait pas lui en vouloir, personne ne lui faisait véritablement confiance et lui ne faisait confiance en personne. Il ne voulait compter que sur lui, mais la solitude ne pouvait pas être véritablement qu'une force, elle avait aussi ses faiblesses. Il aimait croire qu'il n'avait besoin de personne, il avait ce sentiment d'avoir été assisté durant toutes ces années passées auprès de celle qui fut sa femme, il avait vécu dans cette prison dorée d'une existence inutile et sans intérêt. Un sourire se voulait de lui assurer qu'il ne mentait pas, il viendrait la voir avant toute chose pour finir cette distraction qu'ils venaient à peine de commencer, pour également s'excuser et juste pour avoir le plaisir de la revoir. Elle et personne d'autre, parce qu'après quelques jours au poste de police, il aurait vraiment besoin que quelqu'un prenne soin de lui. Alors finalement oui, il avait encore besoin des autres, mais Judas n'en avait jamais prétendu le contraire. Sans les autres, il n'aurait personne à qui empoissonner l'existence. Il songeait que sans les autres il n'y avait finalement aucune raison d'être, après le tout variait de cette dite raison. La sienne était destructrice. Son regard dans celui de la jeune femme, il devait partir, maintenant, avant que la tentation devienne trop grande, mais l'envie de l'embrasser encore une fois était trop forte pour qu'il résiste même un petit peu. Les mains délicates de Mégane répondaient à ses caresses en déboutonnant sa chemise, il la fixait avec un sourire joueur face à cette tentatrice. La question de la belle le fit rire faiblement alors qu'il venait retrouver ses lèvres avec plaisir, qu'il haïssait ces gens qui disaient travailler pour le bien de tous. Judas avait toujours eu énormément de problèmes avec l'autorité, ce qui avait coûté la vie de sa grand-mère si douce et gentille. Il regrettait tellement, un poids immense sur ses épaules, un boulet qu'il traînait depuis toutes ses années, rien ni personne ne saurait le soulager de cette culpabilité à l'égard de celle-ci ; il l'emporterait en enfer.

« Ah tu crois ? » lui demandait-il amusé tout en faisant glisser vers le bas la fermeture de la jolie robe de la jeune femme vers le bas, libérant la peau de son dos qui pouvait désormais s'offrir au contact de ses mains qui la désiraient plus que tout. Il fallait ne pas être humain pour résister à une fille comme elle. Mégane était belle, brillante et douce. Ces qualités pouvaient effacer ses défauts, quant à lui, il n'avait guère beaucoup de qualité mais il en vivait divinement bien. Il poussait la jeune femme avec douceur contre le mur et capturait ses lèvres avec engouement, qu'elle était parfaite ce soir là. Sa main glissait sur ses hanches divines et lui murmurait à l'oreille avec un sourire sur les lèvres « J'adorerai rester. » Il voulait la sentir tout à lui, c'était un désir auquel il tentait de ne pas céder. Alors que ses mains glissaient sur ses cuisses sous sa jolie robe un bruit dans la rue l'interpellait, vous savez cette atroce sirène de la gendarmerie. Il l'embrassait encore une fois et reculait doucement, qui l'avait trahis ? Il n'avait dit à personne qu'il allait chez Mégane, à moins qu'elle en ait parlé à quelqu'un ou bien son majordome trop inquiet aurait cédé cette confession... « Mon taxi est arrivé. » plaisantait-il bien qu'il doutait que la situation amuse la jeune femme, il était trop tard pour mentir, il pensait qu'elle n'était plus une enfant et elle devrait ainsi faire face à sa véritable nature, il n'était pas quelqu'un de bien, il ne le serait jamais.

Il savait qu'il avait tort d'agir de la sorte, qu'il devait partir et éviter à cette femme bien trop propre sur elle pour lui faire scandale, que penseront les voisins ? Et les ragots allaient si vite dans ce genre de villes dites paisibles que s réputation en sortirait tachée. Ce bel ange jouait avec le diable qu'il était, c'était dangereux pour elle mais il ne pouvait pas s'empêcher de croire qu'elle pouvait supporter de courir ce risque, du moins il voulait qu'elle en soit capable ; et si elle ne le pouvait pas, elle n'aurait plus qu'à le rejeter à leur prochaine rencontre. Vous pensez certainement qu'il s'en fichait qu'elle le désire ou non, qu'elles veulent le voir ou non, qu'elle n'était à ses yeux qu'une simple distraction. Probablement qu'au début de leur relation il aurait répondu oui à cette question, mais elle était l'une de ces choses qui l'intéressaient, qui le captivait, qui l'intriguait. Judas ne s'intéressait pas à cette femme parfaite qu'elle laissait entrevoir, il était fasciné par ce qui se trouvait derrière ce masque, il appréciait ce qui pouvait bien se cacher derrière cette image parfaite qui disparaissait lorsqu'elle se lâchait avec lui, il aimait ce mystère, il aimait tout ce qui était compliqué et elle l'était tout particulièrement. Il caressait avec plaisir sa peau si délicate et parfaite. Puis l'arrêt fut brutal, elle semblait ne pas comprendre son geste de recul, les sirènes retentissaient dans les rues calmes de ce quartier tellement paisible, il soupirait, il ferait mieux de sortir avant que les policemen viennent mettre le bazar dans les affaires du professeur de cuisine qu'elle était, il plaisantait en reboutonnant brièvement sa chemise, elle ne riait pas. Il comprenait que cela ne l'amuse pas, mais que pouvait-il faire ? S'excuser ? A quoi bon... Il l'observait débarrasser la table en l'écoutant dire des mots qui le surprenaient. Il l'observait quelques secondes sans vraiment comprendre, elle voulait le cacher ? Vraiment ? Il se laissait conduire dans une pièce secrète, cette fille était encore plus intéressante à ses yeux tout à coup. « Tu sais, tu n'ai pas obligé de faire ça Mégane. » soufflait-il mais elle ne semblait pas l'entendre. Il se retrouvait dans l'obscurité et tendait l'oreille pour écouter ce qu'il se passait à coté, la voix forte des policier se fit entendre et un remue ménage en suivait. Judas soupirait et actionnait un interrupteur avec son dos, il penchait la tête intrigué par sa nouvelle planque. Curieux endroit. En silence il se déplaçait à l'intérieur de la pièce. Il n'avait pas même besoin de lui sortir un baratin en guise de réponse à ses questions vis-à-vis de l'arrivé de la police chez elle. Hawkins ne pouvait que lui donner son silence en échange de celui de la jeune femme car la curiosité le poussait à retirer cette toile suspendue à un cintre pour dévoiler une magnifique robe de mariée.

Que faire ? Il pourrait jouir de cette position de supériorité, de cette possibilité de lui faire du chantage sur un divorce qu’elle cachait envers et contre tout de toute évidence. Un juron le laissait penser qu’elle arrivait, il replaçait assez gauchement la toile, pourquoi ? Il ne savait pas. Au fond, il était assez reconnaissant qu’elle fasse cela pour lui, et il n’était qu’un sale fouineur, un parasite et il ne pouvait pas s’empêcher de faire du mal aux autres c’était dans sa nature. Judas s’installait sur un carton après avoir vérifié la solidité de celui-ci, un énorme cadre affichait une photo des heureux jeunes mariés, est-ce qu’il voulait savoir ce qu’il c’était passé ? Il ne voulait pas parce qu’il ne voulait pas qu’elle sache son passé à lui. La porte s’ouvrait et il tournait doucement ses yeux azur vers elle, il restait immobile dans un silence des plus pesant avant de se relever avec lenteur pour lui faire face et briser le silence « Expliques moi... Pourquoi tu as fait ça ? Pourquoi tu te mets en danger pour moi ? Pourquoi tu mens à la police et... M’enferme dans une pièce où de toute évidence personne n’y est jamais entré... » Il ne voulait pas savoir sa vie, il ne voulait pas comprendre ce qui était arrivé dans son couple, il était fort bien placé pour dire qu'on l'on fait des erreurs dans la vie, notamment dans le choix de son épouse ou époux. Judas ne comprenait pas pourquoi elle faisait cela pour lui. Ce n'était pas uniquement parce qu'il était un bon coup, ce n'était pas possible. Qui ferait une chose pareille pour une partie de jambes en l'air ? Hawkins voulait comprendre, il s'approchait d'elle en plongeant ses iris azurés dans son regard noisette et ajoutait « Je n'en vaux pas la peine, tu ne sais pas ce que je suis. Tu as tord. » Il lui en voulait, parce que désormais ce serait tellement dur de ne pas lui faire de mal, la tentation serait toujours trop grande ! Il ne pouvait pas lutter contre sa nature ! Il ne saurait résister à l'envie de la torturer psychologiquement, pourtant il ne voulait pas lui faire cela mais c'était comme si le diable le dominait et il ne pouvait rien faire pour l'empêcher d'agir. Pourquoi avait-elle fait cela ! Qu'elle était stupide ! Il lui en voulait tellement...

La réaction de la jeune femme l'agaçait et probablement que s'il n'affectionnait pas cette fille, s'il ne lui était pas finalement reconnaissant l'aurait-il frappé de lui parler de la sorte. Mais il ne fit rien, il ne l'écoutait pas vraiment puis elle partait fâchée. Est-ce qu’elle s’attendait à ce qu'il la supplie de le pardonner ? Il était Judas Hawkins ! Il soupirait, il ne cherchait pas à comprendre pourquoi elle réagissait ainsi, il n'était pas assistant social n'est-ce pas ? Il descendait à son tour après avoir fermé la lumière et la porte, il se dirigeait dans la cuisine et jetait un bref coup d'oeil par la fenêtre, personne. Il l'ouvrait et s'installait à coté de celle-ci en grimpant sur le plan de travail tout en restant à l'abri de la vue sur la rue au cas où, il sortait une cigarette et l'allumait tranquillement. Elle n'apprécierait certainement pas qu'il fasse cela, mais il n'y avait que cela qui puisse le détendre, il devait se rendre. Mais il préférait se poser et surtout se poser certaines questions. Qui l'avait balancé ? Après avoir fumé sa petite clope il refermait la fenêtre et déambulait quelques temps dans l'appartement, avalait sa dose d'antalgique et poussait la porte du bureau de la jeune femme, il restait là à l'encadré de la porte, il l'observait faire ses papiers avec nervosité, elle savait qu'il était là, dans son dos mais elle ne bougeait pas, bien trop fier pour revenir sur ses pas, et lui... Il n'avait pas la vie devant lui pour se racheter une conduite, d'ailleurs pourquoi ferait-il cela ? Il ne voulait pas changer et laisserait personne le métamorphoser. Judas s'approchait doucement d'elle, puis posait sa main sur son épaule pour obtenir son attention, il devait partir maintenant, Judas s'accroupissait pour être plus bas qu'elle et ainsi capter son regard magnifique « Je trouverais l'enfoiré qui m'a dénoncé et a mis un tel bordel chez toi, et par la même occasion gâché une soirée qui aurait dû être parfaite comme à chaque fois. Je le retrouverais et je vais le butter. » Il déposait sur la joue de la jolie brune un léger baiser. Vendetta, c'était la seule façon qu'il avait de s'excuser. Il se relevait doucement et jetait un coup d'oeil par la fenêtre, une voiture de police qui restait là en surveillance. Il soupirait, puis l'idée de sauter là était assez tentante. Il se rendait, irait probablement à l'hôpital et aurait bousillé une voiture de police. Le plan parfait. Il n'y avait que deux malheureux étages, il avait sauté bien plus haut. Étonnant n'est-ce pas qu'il ne soit pas encore en fauteuil roulant ? Il sortait à nouveau cette boite de pilules devant la jeune femme cette fois ci, il en avalait quelques unes sans compter, il avait besoin davantage d'antalgique pour supporter la douleur qui allait suivre l'atterrissage puis ouvrait la fenêtre avant de déclarer en riant « Je m'en fou de ton mariage et je m'en tape encore plus que tu me mentes ou non. Mais ce que tu m'as montré ce soir, je l'utiliserais tôt ou tard pour te faire souffrir... Tu sais, s'ils n'ont jamais réussi à me changer, tu n'y arriveras pas non plus. Si tu ne peux pas accepter le monstre que je suis, c'est probablement que tu es trop bien pour moi. » Il lui adressait un sourire plein de tendresse avant de sauter. Son corps dans le vide, c'était une sensation plaisante, on monté brutale d’adrénaline qui lui faisait délicieusement violence. Et s'il mourrait arrivé en bas ? Il s'en fichait. Sa vie ne comptait pas. Finalement il atterrissait sur le dos en plein sur le toit de la voiture qui se déformait par la force cinétique provoquée par la chute, il saignait légèrement alors qu'on hurlait horrifié dans la rue. Il aurait probablement le droit à la consultation d'un psychologue, il en riait d'avance. Il ouvrait les yeux et voyait la silhouette de Mégane penché à sa fenêtre il éclatait de rire tout en sentant du sang couler dans sa bouche, la sirène des pompier résonnait rapidement, il irait bien. Comme toujours il s'en sortait parce que le mal grandissait en lui et c'était ce cancer qui le rongerait et li ferait payer ses péché, cela et rien d'autre.