OH MY GODNESS !
Parlons des pandas dans leur milieu hostile, je vous aime.
Il observa la chose qui se promenait devant lui sans aucune pudeur. Il ne pouvait croire qu'une chose pareille avait pu s'introduire dans sa chambre sans que personne n'en dise rien. Il était tout à fait consterné et ahuri, et ne trouvait plus même de mot pour rendre compte de ses sentiments. Il restait prostré devant la fenêtre de sa chambre, à trois mètres au moins, sans pouvoir bouger. Il avait peur de bouger et de le faire fuir alors qu'il fuyait dans son placard pour trouver les cacahouètes qu'il y avait caché après les avoir biquet au self. Il aimait les cacahuètes, quand il en mangeait il se sentait bien. Mais il allait voir cette petite chose immonde lui voler tout son stock parce qu'il était né dans l'idée qu'il devait respecter tous les êtres vivants. Il ne fera jamais de mal à une mouche, alors encore moins à un mulot. A moins que cette chose pleine de poils ne soit pas vraiment un mulot mais plutôt une sorte d’écureuil particulièrement moche qui aurait souffert d'un hiver rude ou d'un combat pour une femelle qui dédaignait ses caresses. Dans tous les cas il était arrivé finalement dans la chambre de Derek qui avait laissé la porte ouverte pour laisser échapper les odeurs désagréables des corps de deux hommes qui vivaient ensemble. Lui et son colocataire. Résultat d'un hasard tout à fait particulier. Le majordome prit finalement la décision de bouger, et s'accroupissant, il s'approcha doucement de l'animal qui leva vers lui un regard dédaigneux.
— regarde moi encore comme ça le moche et je fais de toi une carpette !
L'animal laissa échapper une sorte de couinement avant de lui porter un regard plus curieux qu'effrayé. Le majordome sortie de sa poche des restes de pain - il n'expliquera pas ce que cela faisait ici - et les posa devant lui jusqu'à son épaule. Il ne fallut que dix minutes pour que l'animal se décide à venir sur lui lui quémander plus de nourriture encore.
— Finalement les lady c'est comme les écureuils. On les tient par la panse...
Dit-il d'une voix presque désespérée. Il n'avait pas cours cet après midi-là et voulait en profiter pour sortir de l'enceinte de l'école et profiter de la ville. Il sortie alors, dans sa tenue obligatoire de majordome, accompagné de son petit animal qui semblait être bien placé sur son épaule. Ils sortirent de l'école et partirent en direction du centre ville pour profiter de la foule et des commerces. C'est dans la rue principal que Derek reconnut une silhouette qui lui était familière. Il s'agissait d'un jeune homme s'appelant Judas - nom particulier qu'il n'aurait jamais pu oublier. Le jeune homme traversa pour se trouver sur le chemin du bellâtre et quand celui-ci arriva face à lui il l'arrêta en lui faisant un signe et en lui tendant une main amicale.
— OH MON DIEU ! Mais quelle surprise ! Judas. Vous vous souvenez de moi ? Nous avons eu une discussion particulièrement intéressante sur la condition des otaries en milieu hostile... Et si nous parlions des écureuils aujourd'hui ?
Proposa le Majordome avec un sourire moqueur sur le visage en indiquant l'animal qui se trouvait toujours sur son épaule. Il plaisantait, il était ravi de voir cet homme face à lui. Il aimait bien Judas, il faisait parti de ces choses qui arrivaient à le divertir.

OH MY GODNESS !
Parlons des pandas dans leur milieu hostile, je vous aime.
Judas était un bel homme, c'était une chose que Derek ne pouvait pas ignorer. Mais cela ne faisait pas son plus grand charme à ses yeux. En réalité, ce que le majordome préféré chez cet homme c'est qu'il se pensait libre parce qu'il n'y avait pas de limite à sa cruauté. Derek se demandait commence cela fonctionnait dans son esprit. Comment est-ce qu'il voyait le monde, et comment est-ce qu'il se percevait dans ce monde ? Il se demandait s'il voyait le monde comme une sorte de plateforme de jeu dans lequel il serait un personnage de jeu vidéo avec un maximum de trois vies possibles et quelques bonus. Est-ce qu'il cherchait à accumuler les super combo pour être le meilleur joueur ? Il était un criminel, ou en tout cas un de ces petits truands qui rendaient la vie impossible aux gens biens. Derek trouvait cela drôle. Il avait déjà été en contact avec des truands. Les éviter était presque impossible de ne pas en connaitre quand on passe sa vie dans les villas immenses de personnes devenues riches. Derek avait vite compris que devenir riche très vite cela signifiait soit avec de la chance, soit être un tricheur. Judas était un tricheur. Mais contrairement aux personnes que Derek avait cotoyer jusque là, Judas l'était gracieusement. Juste pour le fun. Il était évident qu'il exécrait les riches, et Derek doutait qu'il voulait en devenir un. Il ne comprenait pas Judas, c'est pour cela qu'il l'appréciait. Il ne le comprenait pas.
Celui-ci ne semblait pas ravi de le voir, et jeta un air mauvais à l'animal qui se trouvait sur l'épaule de Derek et répondit par un petit cris menaçant - mais parfaitement ridicule il faut l'avouer. Cela fit sourire le majordome qui donna une cacahuète à l’écureuil.
— Malheureusement si j'avais voulu oublier, le ton de ta voix particulièrement agaçante vient de me rappeler à quel point j'ai envie de briser cette adorable chose qui te sert de nez.
Derek répondit par un mouvement vers cette partie de son anatomie qu'il appréciait particulièrement. En fait il appréciait chaque part de son anatomie parce qu'il était beau, tout simplement. Il fit un sourire navré et pensa à offrir à Judas un autre lieu pour frapper. Le ventre, le genou, vers même les testicules s'il voulait. Mais pas son nez. Pas son visage de bellâtre. Il avait besoin de son visage pour son boulot. Personne ne voudrait d'un majordome avec un oeil au beurre noir, ou un nez explosé.
— Prononce encore le mot écureuil et je te force à avaler celui ci.
L'animal eut un temps d'arrêt face au ton menaçant de Judas, mordit le cou de Derek et parti en courant. Le Majordome regarda la bestiole partir dans un arbre plus loin, avec un sourire boudeur.
— Je crois que tu lui as fait peur. Pauvre bête.
Dit-il d'un ton monocorde. Il se tourna vers Judas - divertissement plus sympathique que cet écureuil moche avouons-le - et lui sourit. Cela sembla désespéré le jeune homme qui leva les yeux au ciel avant de reprendre sa marche, le majordome à ses côtés.
— Puisque je suppose que tu vas être mon chien toute la journée, voici le programme : Tu me paies quelques verres, un paquet de cigarette et cela en abordant ce magnifique sourire qui me donne envie de vomir. Ensuite nous irons chercher un colis à la poste et je ne te dirais en aucun cas ce qu'il y a dedans, puis je te casse la gueule et chacun rentre chez soi dans la joie et la bonne humeur.
— Allons-y. Je te paie un sens de l'humour et en échange tu évite de frapper le visage ca te branche ?
Demanda-t-il avec un sourire mi-moqueur, mi-sérieux. Il ne voulait vraiment pas se faire casser la gueule, en tout cas, il n'était pas contre se faire taper si cela permettait à Judas de jouer son rôle de malfrat, mais il ne voulait pas non plus être gentil au point de lui laisser lui toucher son visage. Il ne fallait tout de même pas pousser mémé dans les ortils !
Il suivit Judas jusqu'à un bar qu'il lui laissa choisir et entama un morceau de conversation.
— Nous n'avons pas eu le temps de faire réellement connaissance la dernière fois j'en ai bien peur, et je le déplore. Que fais-tu dans la vie Judamour ?

OH MY GODNESS !
Parlons des pandas dans leur milieu hostile, je vous aime.
— Faire rire les autres ne m'importe peu, trouves mieux et peut-être que j'épargnerais ce minois qui compte tellement à tes yeux.
Derek trouvait cet homme bien triste, mais en même temps tellement atypique. Il était de ces personnes qui faisaient mine d'être différente dans le but que personne ne remarque qu'elles étaient comme tout le monde. Des êtres déchus qui n'avaient plus rien à perdre, et qui ne respectaient plus les règles qui n'avaient plus de sens pour elles. Il ne comprenait pas vraiment ces personnes, mais d'un naturel curieux il ne pouvait pas simplement ignorer ces étranges personnages, et quand il avait la chance de pouvoir profiter de leur présence il ne pouvait pas simplement cracher dessus. Il avait même oublié ce qu'il était venu faire en ville. Se promener, simplement se promener sans doute. Ou alors il était venu acheter un truc, un truc pour l'école ? Un nouvel uniforme ? Du thé ? De la farine pour ses gâteaux ? Il ne se souvenait pas et se rendit compte qu'en fait... il s'en foutait royalement.
— Ton amitié ou toutes ses conneries de ce genre sont bien évidement disqualifiées pour me dissuader.
Un couinement sortie de la gorge de Derek.
— Tu ne sais pas ce que tu perds. Je suis un ami génial !
Dit-il en sautillant à côté de lui comme une petite licorne sortie de sa foret pour profiter de l'air ambiant d'une après midi en compagnie d'un gnome. Judas exigea qu'il lui offre un verre, alors que Derek essayait de le dissuader de lui éclater le nez. Certes, si jamais cela provoquait des séquelles irrémédiables il pourra toujours s'offrir une opération. Mais cela signifiait porter un putain de pansement sur le pif... et à part la compassion des lady de son école, il ne pourra rien recevoir d'autre.
— Je ne fais rien dans la vie qui soit aussi intéressant que ce que l'on peut dire ou juste penser.
Dit Judas alors qu'ils prenaient place pour prendre un verre. Judas avait une sale gueule en outre, et Derek tenta d'imaginer où il avait bien pu se trouver. Dans une école pour lire la bible aux petites filles. Dans un lavomatic pour aider sa voisine vieille et moche à laver ses fringues. Ou alors dans une fête foraine à piquet de la barbe-à-papa toute la nuit. Trop de sucre tue le sucre.
— Ou disons que je n'ai aucune envie de discuter de cela avec toi. En fait, je n'ai pas du tout envie de discuter avec toi autour de n'importe quel sujet.
— Dans ce cas, regarde le vide en pensant à ton existence, et moi je te contemplerai ~
Dit Derek en s'accoudant au bar, en direction de Judas, comme une femelle amoureuse de son prince charmant. Il papillonnait du regard, pour jouer le rôle à fond. Judas sortie une cigarette, l'alluma, et profita de l'effet de la nicotine sur son corps en buvant son verre. Derek contemplait ce spectacle, sans comprendre l’intérêt que le jeune homme pouvait y trouver. Il devait sacrément s'ennuyer dans sa vie en réalité.
— D'ailleurs... Si tu m'appelles encore ainsi je t'enfonce le paquet de cigarette dans le nez.
— Quelle véhémence ! Je suis sur que...
Derek pencha la tête sur le côté et le regarda avec un petit sourire niais et mignon. Il était comme ces enfants qui avaient trouvé la solution à un problème avant leur camarade et qui les narguaient.
— Au fond de toi tu t'ennuie profondément ~ Je suis venu d'offrir un peu de divertissement alors... si tu es pas polie soit au moins joli et offre moi un beau sourire petit Judananas ~