Il existe des problèmes neurologiques vraiment atroces. Tous sont durs à supporter mais certains sont pires que d’autres. Comme dans le cas d’Elsy Esterhazy. Cette dernière, atteinte d’hyperthymésie, est condamnée à se souvenir en détail de toute sa vie. Ce qui peut être cool si on s’appelle Carry dans une série policière mais qui l’est beaucoup moins quand on est victime d’in trouble, d’un traumatisme, lié à un viol. De fait, la princesse éprouvait chaque jour une souffrance innommable. Qui s’ajoutait à sa psychose, celle qui l’empêchait d’accepter qu’un garçon la touche ou la frôle. Un certain Daniel Clare en a fait les frais il y a quelques jours alors qu’il avait simplement saisit la brune par les épaules de sorte à l’écarter un peu pour laisser passer des étudiants. Il avait promis de ne plus recommencer, quand elle lui avait demandé de le faire mais la demoiselle a du mal à y croire. Devenue stressée et légèrement paranoïaque, Elsy a besoin de preuves pour que la bonne fois de l’homme soit prouvé.

Le regard fixé dans le vague, l’esprit perdu dans ses pensées, la jeune femme avance dans les rues de la ville sans voir la foule, sans accorder de l’importance aux passants qui s’écartent devant elle alors qu’elle menace de leur rentrer dedans. Inconsciente, simplement, de la vie qui la frôle.

Entrant dans une boutique, Elsy observe les pièces qui sont exposés aux yeux de la clientèle. Touchant les tissus, la princesse juge de leur qualité. Tout est motif à son observation. Tant le dessin ornant les habits que le souci apporté à la couture. La demoiselle apprécie les pièces, fait son choix… Puis se dirige vers les cabines afin de voir le rendu des vêtements sur son propre corps. Affinant sa sélection au fur et à mesure de ses essayages, la demoiselle finit par reposer correctement et à leur place les vêtements qui ne lui sied pas. Et puis elle prend la direction de la caisse pour payer ses quelques emplettes.

Approchant, la jeune femme remarque du coin de l’œil un visage connu sur sa droite, celui de Daniel. Rougissante, la princesse hongroise décide d’approcher de lui, se désintéressant donc de la vendeuse derrière la machine, qui sourit d’un air un peu idiot. L’effet désagréable d’un sourire forcé, en sommes. Arrivant à hauteur de l’apprenti domestique, la demoiselle lui adresse un sourire quelque peu gêné. A cause de la scène qu’elle lui a fait quelques jours plus tôt. Elsy aimerait pouvoir être normale. Mais sa terreur des hommes est tellement plus puissante qu’elle-même…

«- Coucou. Comment vas-tu ? On dirai que tu rencontre quelques problèmes vestimentaires, non ?» l’interroge-t-elle en continuant de lui sourire. Sans qu’il ait vraiment le temps de répondre, la princesse commence à sélectionner quelques tenues qu’elle vient ensuite lui présenter. «Tiens, tu devrai essayer ça. Je suis sûre que ça t’ira comme un gant. Enfin la taille j’espère ne pas m’être trompé dans mon estimation mais pour la forme et les couleurs, ça doit être bon. Je n’ai pris que ce qui doit aller avec ton teint. C’est très important la colorimétrie, tu sais… » lui indique-t-elle avec toujours le même sourire débile scotché aux lèvres ?