Daniel & Hinamori

Il faisait froid, très froid, un froid de canard, je grelottais comme jamais, et le pire dans tout cela, c’était que j’étais dans ma chambre, sous la couette ! Mais malheureusement, nous n’avions pas eu de quoi payer le chauffage ce mois-ci. Heureusement que le mois prochain il pourrait être payé ! Il ne me tardait qu’une chose, sentir la chaleur dans la maison, dans ma chambre et surtout, oui surtout dans la salle de bains. Je ne supportais plus de sortir de la douche en me gelant comme pas permis. Nous n’y pouvions rien, notre père était parti en nous laissant des dettes totalement impensable et surtout impayable… Je lui en voulais atrocement, j’avais des envie de meurtres rien que d’y penser. Ça faisait maintenant deux ans que nous étions dans cette galère pas possible. Préférant ne pas y penser, je me levai avec vivacité avant d’attraper l’uniforme de mon école. Heureusement que cette fac avait ouverte pour les pauvres comme nous… Les gens normaux quoi… Sinon, je doutais fortement de ma poursuite dans les études. J’aurai eu une bourse oui au vue de mes résultats scolaire franchement bien, mais quand même… Je m’étais toujours démenée à fond depuis le départ de papa… Pourquoi ? Pour prendre les rênes de la maison… Maman ne pouvait pas assumer à elle seule, surtout qu’elle avait une santé assez fragile. Une fois habillée, et chaussée, je descendis les escaliers avant de manquer de me casser la gueule dedans. Le bois d’une des marches s’était enfoncé sous mon passage. Voilà ce que c’était que de vivre dans une maison que l’on ne pouvait plus entretenir… [color=indianred]« Faites gaffe les filles ! La sixième marche a cédé… »(/color] Lançai-je à voix haute, sachant que ma mère et ma petite sœur étaient déjà debout elles aussi. D’ailleurs, je trouvais ma sœur dans la cuisine à faire le petit déjeuné. Elle était d’ailleurs prédisposée à cela, je ne savais pas cuisiner… Une horreur, même ma professeure avait peur… Je pouvais rendre du riz tueur tant c’était infecte à manger… « Bonjour, aujourd’hui, riz à soja, et tofu en forme de saucisse ! » J’écarquillais les yeux en regardant le plat. Ma sœur avant ce talent… Elle savait cuisiner comme pas possible et avec le tofu, elle nous donnait toujours l’illusion de manger autre chose que du tofu. Je ne préférai pas savoir comment elle faisait… Mais tout ce que je savais c’est que c’était bon. Depuis le départ de papa, elle était renfermée sur elle-même, mais bizarrement elle ne lui en voulait pas autant que moi. Elle était surement moins bornée que moi… « Merci ma belle ! Bon appétit ! » lançai-je avant de me mettre à table pour manger mon petit déjeuner. Nous essayons de bien manger pour tenir la journée. Le soir, on mangeait en général des soupes et voilà… Une fois le repas fini, je parti me brosser les dents puis une fois les au revoir dit, je parti en direction d’Aster. Il faisait un froid de canard, la brume envahissait la ville, à tel point qu’on ne voyait rien cinq mètre plus loin. Me dépêchant pour ne pas être en retard, surtout étant la présidente du comité je ne devais pas être en retard… Une fois dans l’enceinte de l’école, je pris mon rôle très au sérieux réprimandant alors ceux qui n’étaient pas correctement habillé ! J’en avais marre des gens qui ne respectaient pas les règles, ça m’importunait et ça me rendait énervée de bon matin… Soufflant pendant les deux heures suivantes en étant en cours, l’heure du thé arriva. J’avais peur, peur de voir les gens de ma classe mal se comporter… C’était difficile de les voir de la sorte et ne pas faire le moindre effort, surtout chez les garçons bien trop rebelle à mon gout… Apercevant Daniel de loin, je le fixais longuement en le regardant faire. Toujours égal à lui-même… il s’adaptait toujours à son interlocuteur, du moins c’était ce que moi je voyais… Me pinçant les lèvres, je m’approchais de lui l’air de rien avant de le regarder droit dans les yeux. « Bonjour, Daniel, tu t’occupes de moi pour la pause thé s’il te plait ? » demandai-je doucement en souriant franchement.

Daniel & Hinamori

« Bonjour, Hinamori. Bien-sûr, suis-moi je vais t’installer à une table. » Je le suivais tranquillement sans rien dire, en souriant simplement. Je voulais qu’il s’occupe de moi pour voir comment il allait réagir, et comment il serait avec moi. Il était cependant un bon majordome, de s’ajuster à la personne avec qui il parlait, mais il fallait aussi être soi-même et savoir s’affirmer à mon gout. Pourquoi toujours développer une sorte de personnage ? Savait-il comment il était réellement ? Prenant mon manteau sans que je n’ai rien à dire, je le laissais faire, il était vraiment un bon majordome il n’y avait pas à redire sur ce point-là. Le laissant aussi approcher la chaise de mon corps, je m’asseyais des que je pus avant de le voir s’installer à mes côtés droit. Dans la bonne position. Il était presque effrayant tellement c’était parfait ! « Hey bien, vu le froid ambiant je suppose que quelque chose de chaud ne serait pas pour te déplaire. As-tu une préférence pour quelque chose de particulier ? » Frissonnant rien qu’au mot froid, un faible sourire se logea alors sur mes lèvres. Un truc chaud oui je rêvais d’un chocolat chaud, mais j’allais choisir le thé, pourquoi ? Car ici on prônait surtout le thé plus qu’autre chose. Certes nous étions pour la plus part anglais, ou bien d’origines Asiatiques mais tout de même. Le thé n’était pas non plus la boisson du siècle ! Rah pourquoi je réfléchissais comme si je voulais bien paraitre aux yeux de tout le monde. Une boisson restait une boisson, non ? « Un thé, je te laisse choisir le gout et le gâteau, surprend moi… » soufflai-je en le regardant droit dans les yeux avant de sourire faiblement. Et voilà, j’avais finalement prit la boisson anglaise ! Inspirant profondément, je regardais tout autour de nous, certains s’amusaient, parlaient trop fort, d’autre riaient dans leur coin, d’autre se lamentaient sur leur sort. Et d’autre, se foutaient royalement de la tête des pauvres comme ils aimaient si bien dire. Ça m’énervait, j’aurais tellement voulu que les préjugés tombent, et j’étais persuadé que le directeur en ouvrant la section voulait la même chose ! Il voulait une harmonie parfaite, montrer que nous pouvions devenir riche, comme pauvre du jour au lendemain, que nous devions plus nous serrer les coudes que se tirer les cheveux. Oui, il voulait nous inculquer d’autres valeurs bien plus sûres. Croisant rapidement les jambes, je tirais sur mon uniforme que je trouvais assez ringard mais au moins nous avions la même tenus, pour ne pas que l’on voit de trop mes cuisses. Vive les jarretelles ça me permettait de ne pas avoir trop froid. J’aimais bien porter ce genre de bas. En laine c’était parfait ça tenait les jambes aux chaud. Me frottant les mains pour les réchauffer, je tournais vaguement mon regard vers Daniel. « Ta journée ? Elle a été bonne ? Enfin, elle n’est pas encore bien avancée, ni terminée… » marmonnai-je doucement avant de rire doucement. J’essayais d’engager la conversation, autant dire que ce n’était pas facile du tout. Je ne savais pas comment l’aborder pour le moment. Il fallait que je trouve un sujet de conversation assez intéressant pour le faire bien parler…

Daniel & Hinamori

« J’ai opté pour un brownie. C’est vrai que ce choix peut paraître bizarre avec ce thé, mais le thé réchauffe et le brownie apporte ensuite la douceur en fondant dans la bouche. Parfait pour se sentir bien par ce temps. » Un choix bizarre ? Pourquoi donc ça ? Moi j’aimais beaucoup son choix, j’avais envie de manger et de boire ! J’avais faim, et j’avais réellement besoin de nourrir mon petit ventre dans peu de temps. « Si ce que je t’ai apporté ne te conviens pas n’hésites pas à le dire j’irais chercher autre chose. » souriant en coin j’hochais faiblement la tête de façon négative. Tout m’allait, il n’avait pas besoin d’aller faire autre chose ou de changer tout ce qu’il avait préparé. Je n’étais pas compliquée comme fille, loin de là. Je n’étais pas comme ces riches qui faisaient un chichi pour un rien. « Tout est parfait merci. » soufflai-je doucement en lui demandant alors comment c’était passé sa matinée. « Et bien, pour l’instant c’est une journée pas terrible. Ce matin je suis tombé en glissant sur une plaque de verglas, je pense qu’on peut faire mieux comme matinée. » Outch, ça devait faire mal ce genre de chose… Le voyant couvrir sa main de son autre main, un faible sourire se logea alors sur mon visage. Le pauvre, il avait dû se faire mal oui… Ce n’était pas facile pour tout le monde le verglas. De ce côté-là j’avais plutôt de la chance, j’espérais qu’elle ne partirait pas… ça m’ennuierait fortement… « J’espère que tu n’as pas eu trop mal quand même… » soufflai-je doucement. « Et comment s’est passé ta matinée ? Moins dangereuse que la mienne j’espère. » souriant faiblement, je portais la tasse de thé à mes lèvres soufflant sur le liquide pour le refroidir un peu avant d’en boire une gorgée. Il était bon. Je n’étais pas très thé de base, pourtant dieu seul sait combien j’avais pu en boire pendant ma jeunesse, vu que mon père en préparait souvent. Mais j’étais plus portée sur le café ou le chocolat. Mais il fallait que je m’habitue au thé tout de même. Ma journée quant à moi avait été bien moins dangereuse, du moins pour ce qu’elle avait commencé. Je n’étais pas du genre maladroit ou autre. Au contraire même. Mais ça devait tout de même être contraignant pour les gens maladroit, surtout en cette saison… « Et ce n’est pas trop dur de compiler études et de faire partie du comité des élèves en même temps ? » Croquant dans le Brownie, je tournais un vague regard vers lui en faisant attention de ne pas mettre de miettes partout. J’avais l’habitude de cumuler les deux, mais bon c’est vrai qu’en ce moment j’avais du mal à gérer, de plus que mon boulot me prenait tout de même beaucoup de temps… Ce n’était pas facile du tout même. Je dormais parfois simplement quatre heures par nuit et autant dire que j’avais vraiment du mal. Buvant à nouveau une gorgée du thé, j’avais l’impression que le gout du brownie mélangée, rendait le thé encore plus bon. « Ma matinée, fut bonne, ne t’inquiète pas pour moi…Et non ça va ce n’est pas trop dur j’ai l’habitude. Puis si je ne le fais pas qui va le faire ? Il faut quelqu’un d’impliquée et de téméraire pour ce poste… Et dans ma section… Peu peuvent le faire… » soufflai-je doucement en plissant alors le nez. Quand on voyait que la trésorière avait perdu la dernière fois le livre des comptes et que j’avais du tout refaire de tête… Oui, c’était dur, très dur, autant que je m’occupe de tout pour le coup. C’était vraiment loin d’être une partie de plaisir. Finissant lentement mon gâteau, je sentais que mon estomac était content d’avoir pu avoir quelque chose. J’avais faim, je n’étais pas une grosse mangeuse mais pour le coup, cette collation m’avait fait un bien fou. « J’essaie d’être un modèle pour les élèves. De montrer qu’avec un peu de volonté on peut le faire et s‘en sortir… Je n’aime pas étudier pour autant, mais je le fais, parce qu’il le faut. Nous sommes ici, parce que le directeur l’a voulu, alors il faut bien lui être reconnaissant non ? » soufflai-je doucement en espérant tout de même que j’étais en effet un bon modèle pour le directeur.

Daniel & Hinamori

« Ne t’en fais pas je n’ai pas eu si mal que ça. Merci de demander. » souriant doucement, j’hochais alors la tête avant de boire un peu de mon thé, tout en discutant, trouvant un sujet de conversation à savoir les majordomes. « Et bien il suffit de tomber sur la bonne personne qui a les mêmes qualités que toi, mais surtout quelqu’un qui s’implique autant que toi. Trouver quelqu’un qui a les qualités requises pour un poste c’est simple, trouvé une personne qui a les qualités, mais aussi qui veut s’impliquer c’est déjà plus compliqué… Ou alors il faut toi-même les motiver. » La bonne personne hein ? Je me demandais qui était la bonne personne… Je n’aimais pas que l’on me serve, faire preuve de présence et de courtoisie lors des prises du thé était les seules fois ou je faisais travailler un majordome pour moi. J’avais juste l’impression d’exploiter la personne. Même si c’était leur boulot… Je savais ce que c’était que de servir des gens puisque j’étais serveuse dans un bar Maid dans la ville… Mais tout de même… Je n’étais pas pliée aux mêmes conditions qu’eux. Tournant un vague regard dans la salle je vis alors au loin Derek, servir, sa cousine. Si au début je pensais que c’était sa Lady, j’ai compris et appris par la suite qu’il ne s’agissait que de sa cousine. Elle était tout aussi belle que lui. Plissant le nez, je baissais la tête tout en me souvenant de lui lors de sa visite au comité… Lui ferait un bon majordome, même s’il avait la fâcheuse manie de comparer son monde au mien, il n’était pas si méchant tout de même… « Bah… Tu sais, j’ai encore le temps devant moi pour trouver non ? Ça ne me dérange pas plus que cela… J’aime bien pour le moment regarder les garçons et voir de quoi ils sont capables. Même si je t’avoue que je préfère être servit par l’un de ton groupe. Au moins, je ne perds pas de temps à râler… » soufflai-je doucement le sourire aux lèvres. Par la suite, je finis rapidement mon gâteau avant de parler un peu de moi, tout en lui expliquant le rôle que j’essayais d’avoir vis-à-vis des élèves de ma section. « Personnellement je voulais rester étudier sur Londres, mais j’ai dû venir ici. Alors j’essaye quand même de bien faire les choses, même si j’aimerais en éviter certaines. Je pense que tu es un bon modèle car tu fais tout comme il faut. Et puis si je ne me trompe pas tu fais partie du groupe d’élève qui a eu un accès gratuit à Aster ? » Souriant doucement à la fin de sa phrase, je tournais un vague regard vers lui en hochant la tête.

Même si ça se voyait, du moins c’était ce que je pensais, il demandait tout de même confirmation, c’était quelque chose de rare. Ça prouvait peut-être que je ne paraissais pas si pauvre que ça a vue d’œil ? J’espérais pouvoir montrer qu’on peut parfaitement prendre l’apparence des riches si l’on y met du sien. « Tu peux vraiment être un modèle pour les autres dans ta situation, si tu arrives à prouver : Regardez, Aster m’a offert une chance et j’ai su la saisir pour m’en sortir, alors si je peux vous le pouvez aussi. » Malheureusement c’était bien plus compliqué que cela… Ce n’était pas franchement facile de faire ce genre de chose. Dans le sens ou les élèves n’écoutaient pas forcément et se foutaient de ce que l’on pouvait dire … Malheureusement ce n’était pas si facile que cela… Et je m’en rendais compte au fil du temps qui passait… « À tous ceux qui n’y arrivent pas ou perdent le courage d’essayer tu devrais leur coller des affiches d’encouragement partout où ils vont ou écrire sur chacun de leur cahier « quand on veut on peut » et à force de voir ça tous les jours ils vont y croire. » souriant franchement, je fus tout de même surprise de voir les idées qu’il avait en tête. Il en avait à revendre pour le coup, mais ça ne marchait pas du tout de la sorte… ça faisait déjà des mois que j’essayais de convaincre les élèves, de leur faire comprendre que c’était une chance de pouvoir étudier ici, et qu’il ne fallait pas la gâcher, mais c’était comme parler à un sourd… Oui c’était à peu près ce genre de ressentis… « Tu as bien raison, je suis dans la section des pauvres, tu peux le dire, je n’ai aucune honte à le dire, je le vis même très bien… » soufflai-je doucement en croisant les jambes et souriant doucement. « Mais tu sais, ce n’est pas aussi facile que ça en a l’air. On a beau se démener, quand les élèves ne veulent pas y donner du leur…C’est assez contraignant… Mais bon heureusement qu’ils ne sont pas tous de la sorte tout de même… » soufflai-je en posant mes coudes sur la table regardant autour de moi. « Si on regarde bien, certains se tiennent bien en ce moment, c’est déjà une bonne chose… Contrairement au tout début… » soufflai-je doucement avant de tourner un regard vers Daniel. « et toi ? Que penses-tu de tout cela ? Du fait que nous soyons dans l’école ? »

Daniel & Hinamori

« Je pense que cette affrontement des cultures et très bénéfique pour chacun d’entre nous. Aux riches, s’ils s’attachent à une personne de ta classe, ça leur apprendra que seul la personne compte et pas son statut. Aux pauvres ça leur apprend à voir comment se comporter dans la haute société et des fois pouvoir constater qu’on n’est pas tous des horribles démons. » Riant doucement sans pouvoir m’en empêcher, je passais brièvement ma langue sur mes lèvre avant de soupirer. Il n’avait pas tort, même si je haïssais le monde des riches il fallait bien l’avouer, tous n’étaient pas des mauvais non plus… Mais il avait raison, l’argent ne faisait pas tout, ce que l’on devait privilégier dans la vie ce n’était pas ça, mais les relations humaines. C’était tellement plus important que tout le reste. Nous n’avions pas réellement besoin d’argent pour être heureux et c’était bien prouvé. Tout ce qui comptait dans le bonheur d’une personne c’était l’amour et la famille. « Je pense comme toi… Le fait que le directeur ait enfin eu le courage d’ouvrir l’école aux … pauvres est une bonne chose. Je pense que mélanger les gens ne fait pas de mal. A quoi bon garder les riches d’un côté et les pauvres de l’autre ? La mixité c’est le bien… » soufflai-je doucement en tournant un long regard sur l’ensemble de la salle. Quand on regardait bien, aucuns majordomes pauvres ne servaient de fille riche. C’était toujours l’inverse. Fallait dire que les majordomes du rang de Daniel était bien plus poli et plus courtois, ils faisaient leurs boulots sans poser de question. Si seulement les filles riches pouvaient se décoincer un peu ça ferait du bien tout de même… Un peu oui… « Et puis il faut de tout pour faire un monde. Si on était tous pareil se serait embêtant à la longue, on s’ennuierait. » Il avait raison, il fallait de tout pour faire un monde. Ça serait tout de même un peu bizarre si nous étions tous pareils, un ennuie sans fin. Du moins c’était là mon point de vue. La divergence faisait le plaisir et le fait de connaitre autre chose. On pouvait élargir ses horizons rien qu’en ayant quelques amis bien différent de nous tout simplement. C’était ça qui nous rendait chacun unique. Même si dans ce monde il y avait des gens pareils qui ont les mêmes gouts culinaire ou bien même le même caractère par exemple, il y avait toujours en eux quelque chose qui les différencier. C’était une obligation, se ressembler intérieurement était impossible à mes yeux. Quand bien même les jumeaux, les vrais, pouvaient être différent sur un point. De plus il y avait toujours le dominé et le dominant. Ça prouvait juste que personne ne pouvait être pareil. « Tu as tout à fait raison. Il faut de tout pour faire un monde. Ça serait… Trop bizarre de toute façon, si nous étions tous pareils. » soufflai-je doucement en me pinçant alors les lèvres. Tournant un vague regard vers lui, je me mis doucement à rire avant de me pencher pour mieux m’approcher de lui. « Et toi ? Quand est-ce que tu seras toi-même ? Et ne fera plus en sorte d’être comme la personne avec qui tu parles ? » demandai-je l’air de rien en plongeant mon regard dans le sien.

Daniel & Hinamori

« Et bien, on m’a toujours appris à me comporter comme ça depuis tout petit donc ça reste. » C’était donc sa famille qui lui avait appris à être ainsi. Surement pour être un bon majordome. Un de ceux qui s’adapte tout simplement à sa lady, ni plus ni moins. Je trouvais ça pathétique. Il ne fallait pas non plus tout mélanger. Apprendre à savoir les besoin de sa lady et à être comme elle pour paraitre l’harmonie parfaite, c’était une chose. Mais de là, à être ainsi avec tout le monde, c’était… Il ne vivait pas pour moi. Il ne profitait pas, il n’était pas lui-même tout simplement. « Oui… pour être un bon majordome je présume ? » demandai-je doucement en plissant faiblement les lèvres. C’est fou à quel point les parents pouvaient être obsédé par le boulot de leur enfants et ne pas se soucier du bien être de leur enfant… C’était tout de même… Quelque chose de spécial, que je ne cautionnais pas. Mais alors pas du tout. « Faut voir le bon côté des choses si un jour je veux me lancer dans une carrière d’acteur je serais doué. » ahah ! Oui pour le coup il pouvait parfaitement faire une carrière d’acteur, il serait parfait et n’aurait pas besoin de travailler plus que ça sur la gestuelle ou les mimiques, ou bien même l’attitude à avoir suivant le contexte de l’épisode. Il avait l’air de gérer ça avec pas mal d’assurance même ! C’était une qualité en soi. Mais ça pouvait aussi être un défaut. Enfin… autant vivre sa propre vie que de vivre à travers les autres. C’était mon point de vue, mais je trouvais ça bien plus logique tout de même. « Certes, mais je doute que tu veuilles faire carrière là-dedans, vu tes études non ? » demandai-je doucement en lui lançant un regard plus taquin qu’autre chose. Fallait dire que j’étais tellement habituée à le voir en majordome qu’à force mon jugement était surement corrompu. Si je le voyais faire acteur, peut-être que je penserais différemment. C’était qu’une question d’habitude. « Quel signe m’a trahi ? Peu de gens remarque mon comportement qui s’adapte à la personne… » Souriant faiblement, je me pinçais les lèvres tout en baissant furtivement le regard. Peu de gens s’en apercevaient… Mais moi j’étais de nature très observatrice. Je ne laissais rien m’échapper, surtout quand je me mettais à voir quelque chose de suspect, j’y faisais encore plus attention. J’aimais lors des pauses thé, regarder les gens, voir leur comportement, comment ils agissaient tout simplement. Et le fait que Daniel puisse changer suivant la personne ne m’avait pas échappé. Mais je devais avouer qu’au début je n’avais rien vu, c’est à force de le voir si différent que j’avais commencé à me poser des questions. Si je n’avais même pas remarqué cela on n’en serait pas là aujourd’hui. Dans un sens c’était un bon majordome, il pourrait changer de maitresses qu’il ne serait pas pour autant dépayser, il avait l’habitude de changer de comportement et ça plairait même aux ladys. Mais enfin, je détestais tout de même ce genre de comportement. Pourquoi ne pas vivre pour soi-même et être accepté pour ce que l’on est ? Que ce que l’on puisse faire apparaitre ? « Disons que j’observe beaucoup. Au début, je n’avais pas vu ton petit manège, c’est en te voyant à chaque fois avec des personnes différente que j’ai commencé à soupçonner un truc… et je ne me suis pas trompée… Ne crois-tu pas, qu’il est mieux d’être appréciait pour ce que l’on est, et pas ce que l’on projette ? » demandai-je en tournant le regard vers lui assez curieuse de sa réponse.